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Deux longues semaines sont passés depuis notre dispute, deux longues semaines qu'un froid glacial règne dans l'appartement, plus personne ne parle et à part pour dormir être dans la même pièce devient compliqué; du moins pour moi. Nabil a essayé à plusieurs reprises de me parler de la pluie et du beau de temps pour tâter le terrain mais je suis toujours autant énervée contre lui. Cette situation me fait mal et j'ai plusieurs fois essayé de relativiser, nous sommes aujourd'hui marié et nous sommes sensés nous épauler quoi qu'il arrive, mais je n'y arrive pas, si tout c'était passé différemment j'aurais essayé de comprendre, de parler avec lui, mais son comportement m'a juste donné envie de m'éloigner quelque temps.

J'ai du mal à le re connaitre depuis la dispute, il rentre tard, il à surement recommencer à fumer même si il ne veux pas me le montrer, il se laisse aller comme à chaque fois qu'on a eu une grosse dispute. Quant à moi ça fait deux semaines que je ne suis pas sortie de l'appartement et que je n'ai donné aucune nouvelle, je n'ai même pas allumé mon téléphone depuis. Je suis triste et seule, je n'ai personne à qui parler et je n'ai pas envie de faire semblant, la seule personne qui peux me comprendre aujourd'hui c'est Khadidja, mais avec ce qu'il se passe jamais je n'oserai aller lui parler de ça; alors je me contente de pleurer et de prendre sur moi.

Je regarde l'heure sur ma montre; "13h10", je frotte mon visage et regarde autour de moi la chambre qui ne ressemble plus à rien, je n'ai fais aucun ménage depuis et bien évidement ça n'a pas l'air de déranger Nabil. Contrainte, je me lève de mon lit et ouvre les fenêtres en grand, je me fais un chignon à la va vite et commence à ranger la chambre, quelques temps plus tard alors que je passais la serpillère Nabil entre dans la chambre. Il me regarde puis regarde la chambre à nouveau propre;

Nabil : T'as besoin d'aide ?

Je ne m'attendais pas à ce qu'il m'adresse la parole, je ne le regarde même pas et attrape le seau de la serpillère pour sortir de la chambre :

Maya : Non merci ça va aller.

Je le contourne et m'attaque au salon, je nettoie tout de fond en comble, je sens sa présence derrière moi comme un enfant qui vous suit pour demander quelque chose mais qui n'ose pas, je me retourne d'un coup sec les sourcils froncés :

Maya : Bon qu'est-ce qui y'a ?

Nabil : Je vais...voir Tarik tu veux venir ?

Maya : Tu vois pas que je suis occupée là ? Je dis froidement, fais ce que t'as à faire.

Je vois qu'il est d'abord choqué par ma façon de parler et ça me fait mal au coeur de parler à l'homme que j'aime de cette façon mais je suis obligée, j'ai envie de lui faire mal comme j'ai mal aujourd'hui; il baisse la tête et me tourne le dos, quelques minutes plus tard j'entends la porte d'entrée claquée.

Je souffle et laisse la serpillère au sol, je m'assois sur le canapé et commence à pleurer, j'ai mal parce que j'imaginais pas nos premières semaines de mariés comme ça, je pensais qu'on allait s'amuser, cuisiner ensemble, discuter de tout et de rien, prier ensemble; une vraie vie de couple. Je sais que je ne vais pas pouvoir l'éviter indéfiniment mais je ne suis pas prête pour le moment à entendre ce qu'il va me dire, parce que j'ai peur, j'ai peur qu'il m'avoue qu'il ne vois pas la vie comme moi; je remet tout en question parce que je me dis que finalement c'est une discussion qu'on aurait du avoir avant de se marier pour éviter ça justement.

Je sèche mes larmes et vide le seau, je décide de prendre une douche, je me lave les cheveux et essaye de me remettre en forme, je ne me maquille pas et m'habille très simplement, j'attrape mes clefs de voiture et sors de l'appartement.

Nous deux c'est jusqu'à la muerte [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant