Si tu ne crois plus à l'amour, laisse-moi te faire croire en nous...

Chapitre 46 - Message de rebellion

Prenant mon courage à deux mains, je finis par toquer timidement à la porte. Elle s'ouvre quelques secondes plus tard, sur la femme qui m'a transmis la lettre tout à l'heure. Elle a les mêmes cheveux corbeau que son fils et aussi les mêmes yeux noirs.

 - Hum, bonjour, c'est possible que je voie Rémy?

 - Bien sûr, je vais vous laisser tous les deux. Dit-elle en quittant la chambre alors que moi j'y pénètre, refermant derrière-moi.

 Il est allongé sur son lit, le regard tourné vers la fenêtre, qui se trouve à mon opposé.  Je remarque avec tristesse, les bandes qui pansent ses poignets et m'approche lentement du lit.

 - Je pensais pas que tu serais venu...dit-il d'une voix fatigué, toujours sans me regarder.

 - Et moi je ne pensais pas que tu avais vécu l'enfer...pourquoi tu ne m'as rien dit...

 - Parce que, je sais que tu aurais voulu me défendre...et gringalet comme tu l'étais à l'époque, tu n'aurais pas fait le poids et je ne voulais pas prendre le risque qu'il te fasse du mal. Maintenant, je sais que j'aurais dû te parler...si je l'avais fait, je ne t'aurais jamais fait du mal, j'aurais jamais reporté ma souffrance sur toi...et tu serais surement encore avec moi...aujourd'hui.

 - C'est clair que j'aurais surement voulu lui exploser la gueule a cet enfoiré, mais je t'aurais convaincu d'aller porter plainte, je t'aurais aidé, t'étais mon mec, je t'aurais sorti de là. Pour notre première fois, c'est vrai que ça m'a laissé de profondes séquelles et que ça m'a détruit mais maintenant, j'en souffre plus...

 - Julian, t'as aidé à oublier...

 - Oui, et un jour un garçon arrivera à atténuer ta douleur, les blessures guérissent avec le temps...

 - J'aurais voulu que ce gars, ça soit toi...dit-il en tournant enfin la tête vers moi.

 - Tu trouveras quelqu'un d'autre...

 - Je n'ai confiance qu'en toi...mais t'inquiète, je sais très bien que t'aimes Julian et que nous deux ça n'existera plus jamais.

 - Tu trouveras un mec, j'en suis sûr. Moi j'ai trouvé.

 - Oui mais toi, t'es quelqu'un de bien Tristan.

 - Toi aussi Rémy.

 - Non, je suis un monstre. J'ai hérité de ses gênes, y'a qu'à voir comment j'ai agis avec toi. Son sang coule dans mes veines. Je suis génétiquement quelqu'un de mauvais...

 - Arrête dis pas ça, c'est que des conneries, il t'a détruit c'est pour ça que tu m'as fait du mal mais tu n'es pas comme lui. Je t'interdis de dire ça. Maintenant tu vas vite te remettre d'aplomb est arrêter les conneries, tu vas aller au procès et ton enculé de père va crever en taule.

 - Je veux plus jamais croiser son regard...j'en ai pas la force. Je veux oublier...il n'y a qu'un seul moyen...

 - Oui, envoyer ce salopard derrière les barreaux et guérir avec l'aide de gens spécialisés et le soutient de tes amis.

 - J'ai pas d'amis Tristan, je me suis comporté comme un bouffon avec les gens, personne ne voudrait être ami avec un type comme moi.

 - Et moi alors je suis quoi ?

 - Toi, mon ami...Depuis quand?

 - Depuis 18h40, c'est à dire, exactement maintenant dis-je en jetant un œil à mon portable.

 - Pourquoi, t'es si gentil avec moi, j'ai voulu foutre ton couple en l'air.

 - T'es un petit joueur, je suis accroc à mon mec, personne ne pourra me séparer de lui. Bon je vais te laisser, il m'attend dehors. Promets-moi que tu feras pas de bêtise.