Dark Faïz Tome 2 [ Terminé]

Chapitre 3-1

— Tu veux bien faire ça ?

Mon esprit revint au moment présent et je m'aperçus que je n'avais rien suivi de la conversation qui se tenait en ce moment avec mes amis. Asarys me regardait sans cacher son agacement. Dehors, sur le campus, la foule d'étudiants autour de nous se préparait, pour la plupart, à quitter le campus.

— Tu veux que je fasse quoi ? m'empressai-je de demander.

Les longs soupirs de Lexy et de David à mes côtés ne manquèrent pas de me mettre mal à l'aise.

— Je suis désolée, confiai-je à voix basse tout en regardant en direction de la cafétéria.

Cette fin d'après-midi marquait le début du week-end pour certains, quant à moi, il me faudrait d'abord finir mon service qui devait commencer d'une minute à l'autre.

— Zoé, tu as été toute cette semaine complètement absente psychiquement. Je sais que la reprise a été dure, mais nous nous inquiétons, m'avoua Asarys d'une voix plus douce.

En effet, cette première semaine à l'université depuis la disparition de Victoria m'avait fait revivre chaque jour cette journée d'horreur où la culpabilité ne me lâchait pas, même une seconde. Au sein de l'établissement, je sentais tous les regards curieux et inquisiteurs peser sur mon dos. Cette situation ne faisait qu'empirer mon mal-être.

— Alors ? Tu voulais que je fasse quoi ? insistai-je pour paraître crédible.

— Ce soir, quand tu verras William au manoir, donne-lui bien ces documents. C'est important.

Mon amie me tendit alors une grosse enveloppe et ajouta :

— C'est ce dont il avait besoin pour nos visas.

— Mes documents y sont aussi, déclara Lexy.

Je me tournai vers David qui parut gêné.

— Pour ma part, c'est préférable que je reste ici, déclara ce dernier ennuyé.

— Comment ça ? m'empressai-je de lui demander, alarmée.

— William et Ray pensent que je serais plus utile à L.A, comme guide. Là-bas, vous ne disposerez pas de tous les moyens technologiques pour mener à bien la mission. C'est donc moi qui aurais cette responsabilité.

— J'aurais préféré que tu viennes avec nous, mais je sais bien que tu seras aussi indispensable ici qu'à Eros.

David essaya de cacher son inquiétude avec un sourire puis il consulta l'heure sur sa montre. Ce dernier me fit comprendre, avec un regard, qu'il était temps pour nous deux d'aller travailler. Asarys posa une main sur mon épaule.

— À plus tard. Essaye de m'appeler ce soir quand tu rentreras du manoir.

Je répondis à mon amie avec un petit signe de tête. Je savais qu'avec Lexy, toutes deux mourraient d'envie de me poser mille et une questions, mais elles se retenaient à cause de la difficile épreuve que je vivais actuellement.

Le travail à la cafétéria était une véritable échappatoire et me procurait une certaine paix d'esprit. Le rythme soutenu ici me laissait peu de temps de réfléchir sur ce qu'était devenue ma vie. Convaincre Lily et Charles n'avait pas été une mince affaire. Pour eux, c'était une surcharge de travail inutile que je m'imposais. De plus, ils s'inquiétaient énormément pour ma sécurité. Chaque déplacement que j'entreprenais était sujet à de longues discussions où je devais avancer méthodiquement chaque argument afin de les convaincre de ne pas me coller un chaperon sur le dos.

— Eh merde, jura David entre ses dents.

Prenant à ce moment une commande au comptoir, je ne pus m'empêcher de regarder l'espace d'un instant, l'entrée du réfectoire. C'est alors que j'aperçus Rachelle franchir le pas de la porte avec sa bande de vipères.

— Laisse, je m'en occupe, déclara mon ami en laissant tomber le travail d'inventaire qu'il été en train de réaliser derrière moi.

— Non !

Il me regarda comme si j'étais devenue folle.

— Mais elles vont te massacrer ! Tu n'es pas en mesure de leur faire face, Zoé. Ne déconne pas, insista mon ami à voix basse.

— Ça va aller, je t'assure.

David baissa la tête en serrant son poing devant lui. Il hésita à ajouter quelque chose, mais se ravisa aussitôt. Puis, celui-ci pointa son doigt en ma direction avant d'ajouter :

— Très bien, mais je suis juste à côté si les choses se gâtent. OK ?