Chapitre 9-7

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Faïz se saisit de la tablette et sortit une clé USB de sa poche qu'il connecta directement à l'appareil. À cet instant, un frisson parcourut mon dos et hérissa le duvet de mes bras. Je ne pus décrocher un mot à l'écoute des premières notes de cette chanson que j'affectionnais tout particulièrement. La voix de Kimberose remplissait toute la pièce avec ce titre légendaire « I'm Sorry ».

— Comment le sais-tu ? murmurai-je, abasourdie.

— Je l'ai souvent entendue depuis ta chambre quand...

Faïz marqua une pause, comme s'il hésitait à me révéler la suite. Sous l'insistance de mon regard, il reprit :

— Quand ta porte est fermée et que tu es triste. C'est un très beau titre qui fait partie de mes préférés depuis un moment.

Touchée par cette confession, je ne pus m'empêcher de sourire puis mon regard se posa sur le bas de son tee-shirt. J'étais forcée de constater que Faïz avait besoin de soins le plus vite possible. En effet, même si cet intime moment était une véritable bouffée d'oxygène pour moi, il était important que je l'interrompe pour son bien à lui.

— Les médecins t'attendent. Tu dois arrêter cette hémorragie.

Je me levai pour venir à sa rencontre. Faïz me laissa réduire cette distance qui nous séparait sans prendre la peine de m'en empêcher. Mes bras enlacèrent son cou tandis que ma tête se posa délicatement contre son torse. Son cœur battait à tout rompre. En sentant ses bras se refermer sur moi, plus rien ne comptait à cet instant. J'aurais voulu me fondre tout entière en lui pour n'être plus que des milliers de micros particules qui se mélangeraient à son être tout entier. Je respirai son odeur qui exhalait un arôme si délicat et enivrant. La chanson allait se terminer, sonnant ainsi la fin de ce précieux et fragile moment entre nous.

— Zoé, je ne vais pas pouvoir finir ma dernière année d'études à Los Angeles, murmura Faïz en continuant de me serrer tout contre lui.

Cet aveu sonna comme un choc pour moi. Je relevai ma tête pour mieux l'observer en adoptant sûrement malgré moi, un air désemparé pour qu'il se sente obligé de se justifier :

— Trac-Word aurait besoin que je prenne mes fonctions un peu plus tôt que prévu. Oscar est très malade.

— Je suis désolée pour lui, prononçai-je avec une pointe de tristesse dans la voix.

Je savais que Faïz appréciait beaucoup cet homme qu'il connaissait depuis toujours. Le dernier lien qui le retenait à son grand-père. Son regard changea subitement, il me scruta désormais avec des prunelles glaciales.

— Avec William, y a-t-il quelque chose dont je ne serais pas au courant ?

Sa question de but en blanc me déstabilisa. Je le lâchai brusquement et m'écartai de lui en le fixant droit dans les yeux.

— Non ! m'exclamai-je ahurie. Bien sûr que non... c'est juste un ami.

L'image de William et moi sortant du temple main dans la main avait dû le troubler plus que je ne l'eusse pensé.

— Et entre toi et Rachelle ? répliquai-je, acide.

Celui-ci plissa les yeux, piqué au vif. Il baissa sa tête et la secoua légèrement avec un petit rire nerveux.

— Alors on y est ? déclara ce dernier.

— Oui, on y est !

— C'était une erreur, admit-il. Il n'y a rien non plus.

Faïz s'avança vers moi et déposa un léger baiser sur mon front avant de descendre doucement le long de ma joue. Ma tête commença à tourner et je me forçai à respirer. Son étreinte me retenait avec force. Je sentais son torse et chacun de ses muscles tout contre moi. Quand ses lèvres frôlèrent enfin les miennes, les battements de mon cœur m'assourdirent. Mes mains passèrent dans ses cheveux tandis que je lui rendais avec passion son tendre et langoureux baiser. Je ne pensais pas goûter un jour à quelque chose d'aussi exquis. J'aurais voulu que ce moment soit éternel, car l'émotion qui éclatait à cet instant dans ma poitrine était la douleur la plus délicieuse que je n'avais encore jamais ressentie de toute mon existence. Faïz finit par détacher ses lèvres des miennes et relâcha son étreinte. Mes yeux ne s'ouvrirent pas immédiatement. Il me fallut de longues secondes avant de pouvoir rouvrir mes paupières. Heureusement qu'il se tenait encore tout près de moi à cet instant, car mes jambes ne paraissaient plus me soutenir. Ce dernier m'adressa un magnifique sourire en caressant de ses doigts, le contour de ma bouche. Soudain, ce bonheur s'évanouit et la souffrance prit place sur son visage.

— Faïz, que se passe-t-il ? paniquai-je.

Celui-ci baissa son regard sur sa blessure puis s'écroula, inconscient, au sol. Je retrouvai aussitôt tous mes esprits et me précipitai le plus vite possible dans le couloir en réclamant de l'aide.

Dark Faïz Tome 2 [ Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant