Dark Faïz Tome 2 [ Terminé]

Chapitre 9-8

FAÏZ

Les centaines de bougies suspendues en l'air, en dessous des douves, suffisaient à éclairer l'endroit. La symétrie parfaite de la pièce n'échappa pas à Faïz qui examinait chaque sculpture sur les murs autour de lui. Le jeune homme, accompagné de William, venait de laisser Ray et les trois jeunes femmes repartir à l'auberge.

— Je suis heureux de vous rencontrer.

L'écho d'une voix masculine obligea ce dernier à se retourner. Issei se tenait près de l'entrée. William jeta un coup d'œil à Faïz qui restait de marbre, l'expression de son visage était indéchiffrable.

— Ne fais rien qui pourrait...

William n'eut pas le temps de terminer sa phrase. Faïz commença à arpenter la pièce en ne prêtant aucune attention au chaman qui n'avait pas encore bougé de l'entrée.

— C'est dommage que vous n'ayez pas pu venir aujourd'hui, continua Issei sur ses gardes, ça a été un moment très instructif pour tout le monde.

Un sourire se dessina au coin des lèvres de Faïz qui continuait méticuleusement son observation avec une démarche assez lente.

— Oui, on me l'a raconté, mais pas dans les détails.

— Souhaitez-vous apprendre vous aussi ? demanda Issei en le suivant du regard.

— Non ! J'ai déjà appris. C'était nécessaire, on va dire.

Issei hocha la tête en fixant le jeune homme de ses petits yeux marron avant d'ajouter :

— Vous êtes différent des autres hommes, je le sens.

Faïz s'arrêta net devant un détail qui attira son attention. Sa main se porta alors sur une sculpture différente des autres. En actionnant le levier, le mur s'ouvrit dans un bruit sourd et une rangée de sabres apparut.

— Faites attention ! Ces sabres sont un trésor inestimable.

Issei se précipita vers le jeune homme, mais avant qu'il n'ait eu le temps de faire deux pas, un sabre lancé avec une importante précision vint lui frôler son lobe allongé. Ce dernier porta aussitôt sa main à son oreille ensanglantée.

— Faïz, merde arrête ! cria William qui se mit devant le chaman pour le protéger.

— Pou... pourquoi ? Qui êtes-vous ? articula Issei effrayé.

— C'est moins drôle quand on vous le fait sur vous ! s'emporta Faïz.

À cet instant, le chaman comprit que le jeune homme faisait allusion à la femme aux yeux verts.

— Je ne lui ai fait aucun mal ! Le sabre ne l'a même pas effleurée, essaya de se justifier Issei.

— Encore heureux ! Sinon le plus grand danger que vous auriez à affronter à cette heure-ci, ce serait moi. Maintenant, nous allons avoir une petite conversation sur la confrérie du Crépuscule.

— Je ne connais pas cette communauté, ils... ils ne viennent jamais ici.

Faïz posa son regard sur William qui se tenait toujours entre eux.

— Nous allons devoir rester ici un peu plus longtemps que prévu, lui confia le jeune homme, les prunelles brûlantes de colère.

William soupira en se poussant lentement. Il savait que d'une façon ou d'une autre, Faïz aurait le dernier mot.