Chapitre 12-2

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Son regard passa à cet instant de la colère au désespoir. C'est alors qu'il entoura ses mains autour de mes hanches et me fit asseoir sur ses genoux en enfouissant son visage au creux de mon cou en m'emprisonnant de ses bras. Mes mains, elles, étaient posées contre son torse. Pour rien au monde je n'aurais voulu être ailleurs à ce moment précis. Il était la seule personne qui me rendait vulnérable. J'adaptai le rythme de ma respiration à la sienne et j'aurais voulu que les battements de mon cœur en fassent autant. Sans m'en rendre compte, mes paupières commencèrent à se fermer.

— Tu es épuisée, Zoé, chuchota Faïz

Je relevai mon visage et posai mes lèvres sur les siennes, ne lui laissant pas le temps de continuer sa phrase. Du bout des doigts, j'effleurai délicatement son bras puis remontai jusqu'à sa nuque. Sa respiration s'accéléra et son baiser prit alors le dessus en devenant de plus en plus profond. À cet instant, Faïz libéra une de ses mains pour venir caresser la cambrure de mes reins par-dessus mes vêtements puis descendit le long de ma cuisse. Mon sang battait si fort contre mes tempes que c'en était presque douloureux. C'était à peine si j'arrivais à entendre sa respiration saccadée. Faïz me tenait toujours fermement contre lui et paraissait enfin laisser tomber toutes les barrières qu'il avait mises entre nous, et ce depuis le premier jour où je l'avais rencontré. Je compris que sa raison venait de perdre une bataille sans trêve jusqu'ici contre la force de ses sentiments. Après un long moment, blottis l'un contre l'autre et presque à bout de souffle tellement le moment était intense, il éloigna finalement ses lèvres des miennes. J'essayai difficilement de reprendre mes esprits quand sa main vint frôler ma joue sûrement encore en feu et que ses prunelles se soudèrent aux miennes avec profondeur.

— Je suis désolé, s'excusa Faïz de sa voix la plus douce.

— Désolé ?

— De mes réactions souvent trop excessives et peut-être primitives à tes yeux. Si tu prenais réellement conscience du danger que tu dois affronter à chaque instant, alors tu comprendrais mieux mon comportement envers toi et les autres.

Faïz m'autorisa à poser mon front contre le haut de son torse. Son cœur battait encore à tout rompre.

— La seule peur que j'aie, c'est celle de te perdre, murmurai-je.

Je levai de nouveau ma tête vers lui pour guetter sa réaction. Il semblait anxieux, comme torturé par une situation qui semblait le dépasser.

— Zoé, je... je dois te dire quelque chose, hésita-t-il en baissant les yeux.

Je m'écartai de lui, inquiète et paniquée de ce que je pourrais apprendre dans les secondes à venir. Mon pouls se pressa de nouveau et le regard de Faïz plongea alors dans le mien. Que lisait-il à ce moment sur mon visage ? Quoiqu'il en fût, il parut se raviser.

— Rien... rien d'important, déclara-t-il en se forçant à sourire. C'est à propos de ton père. Ses e-mails sont de plus en plus insistants. Tu vas devoir l'appeler pour le rassurer avant qu'il ne retourne la terre entière pour te retrouver.

Soudain, sa main se porta sur mes cheveux pour venir décoiffer mon gros chignon fait avant la mission. Ma lourde chevelure bouclée retomba sur mes épaules. Faïz me contemplait en silence, comme hypnotisé. Embarrassée par l'insistance de son regard, je ne parvins pas à me retenir de rougir légèrement. Je me levai à contrecœur en me libérant en même temps de son étau.

— Je vais chercher Barthey, déclarai-je en soupirant, déçue de devoir déjà le quitter.

J'observai l'inspecteur se démener avec les deux ordinateurs devant lui. Celui-ci brancha le téléphone satellite sur un des deux appareils puis ajouta :

— Très bien Zoé ! Tu n'auras que cinq petites minutes pour parler avec ton père. Il est très important que tu respectes ce timing. Tu ne dois en aucun cas lui révéler ta position ni...

— Inspecteur, le coupai-je poliment. Je ne lui communiquerai aucun détail de cette mission. Je serai pendant cinq minutes, une jeune femme complètement normale dans une vie normale.

Karl posa ses mains sur ses hanches en se raclant la gorge, un tant soit peu gêné :

— Je suis désolé que tu sois obligée de mentir ainsi à ton paternel. Tes amies sont dans leur chambre. Nous vous laissons tranquilles pour quelques heures. Reposez-vous ! Vous l'avez bien mérité.

— Et pour les autres ?

— David doit encore nous communiquer toutes les informations de la soirée, aux lacs du Sun. La nuit risque d'être longue pour nous.

Barthey tourna les talons pour regagner la sortie sans rien ajouter, me laissant seule dans une salle de conférence totalement vide. En effet, Faïz avait quitté les lieux avant que je ne revienne, je me doutais qu'il avait tellement à faire. Je posai le bout de mes doigts sur mes lèvres en me rappelant ce long baiser charnel échangé avec lui. Malgré la dure épreuve que nous traversions tous ensemble, j'étais heureuse de la tournure qu'avait prise la fin de cette nuit. Je pris le combiné entre mes mains et composai le numéro de mon père.

— C'est moi papa, comment vas-tu ?

— Zoé ? Je suis heureux que tu appelles, lâcha mon père avec un soupir de soulagement. Tu en as mis du temps ! Alors, ce voyage scolaire ?

En entendant sa voix et ma langue maternelle, l'émotion me prit à la gorge. Je réalisai à quel point il me manquait.

— C'est..., je luttai contre mes larmes qui trahissaient mon épuisement. Tu me manques tellement papa.

Dark Faïz Tome 2 [ Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant