Chapitre 17-2

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Au manoir de la Septième Terre, William savourait la fraîcheur de ce grand séjour, un verre de Martini à la main, jusqu'à ce que Julio fasse irruption dans la pièce. L'air grave sur son visage n'indiquait rien de bon.

— Je te sers un Américano ? lui proposa William qui se dirigeait vers une petite commode.

— Non, merci, répondit Julio mal à l'aise. Faïz est passé ici, ce matin.

William s'arrêta net pour se retourner vers son frère et l'interrogea aussitôt du regard.

— Il a laissé une lettre pour toi, sur l'étagère de la bibliothèque.

Julio passa une main derrière sa nuque et reprit :

— Il quitte L.A et ne compte pas revenir, à moins que...

— À moins que le Maestro l'y oblige. Quel enfoiré ! rugit William, hors de lui.

Il balança violemment son verre de Martini contre le mur, qui explosa en un millier de morceaux, puis se mit à arpenter le séjour, grommelant, fou de rage :

— Et Zoé ? Il pense qu'il peut la jeter comme ça ! Il se prend pour qui, hein ? Elle ne s'en remettra jamais. Je savais, je savais qu'il la briserait.

Le jeune homme alla chercher l'enveloppe, à l'autre bout de la pièce et, sans prendre la peine de l'ouvrir, la déchira, laissant tomber les confettis au sol.

Pendant ce temps, non loin de Santa Monica, Rachelle remplissait un verre de citronnade pour le servir à son invité qui se tenait sur le perron.

— Veux-tu t'asseoir ? proposa-t-elle poliment en lui indiquant le banc en rotin.

Faïz refusa d'un signe de tête.

— Écoute, tu ne peux pas réapparaître et me demander ça, lâcha calmement la jeune femme. Je n'ai eu aucune nouvelle de toi durant des semaines, t'en rends-tu compte ? Ton groupe et toi avez soi-disant dû vous rendre dans ce pays, la Chine, pour rendre un projet que l'université vous a confié, et tu reviens presque avec un pied dans la tombe. Je suis fatiguée de tous ces secrets. Tu me prends pour la dernière des imbéciles. Et Zoé ?

Un silence pesant s'installa alors entre les deux protagonistes et Rachelle finit par s'asseoir sur le banc, attendant nerveusement la réponse du jeune homme, debout devant elle.

— C'est fini, lâcha-t-il à voix basse.

La jeune femme souleva un sourcil, peu convaincue par les dires de celui-ci, puis leva les mains en l'air :

— Je ne peux pas te suivre à New York ! Je sais que tu pars ce soir, mais je veux être heureuse dans cette vie.

— Tu ne seras pas malheureuse. Rachelle, regarde-moi. Nous avons besoin l'un de l'autre et tu le sais. Tu n'imagines pas faire ta vie avec quelqu'un d'autre et moi...

Faïz marqua une pause pour chercher les bons mots puis ajouta :

— Dans la vie, il nous faut faire des choix. Tu es la seule qui peut m'aider à tourner la page. La vérité : c'est que je ne suis pas fait pour elle et vice-versa.

Devant le désarroi du jeune homme qui semblait essayer de se convaincre lui-même de ses paroles, Rachelle préféra détourner son regard.

— Je ne sais pas. Tout ceci est si rapide. Tu comprends, je n'ai aucune garantie que tu ne vas pas m'abandonner une fois de plus, à la première occasion qui se présentera.

À cet instant, Faïz se rapprocha de Rachelle et, du bout des doigts, lui souleva légèrement le menton pour la forcer à soutenir son regard. À son contact, la jeune femme tressaillit et perdit aussitôt pied face à sa beauté si irréelle. Ce dernier posa alors un genou à terre. Désormais à sa hauteur, il plongea ses yeux au fond des siens et demanda sur un ton calme et déterminé :

— Rachelle Connor, voulez-vous m'épouser ?

Dark Faïz Tome 2 [ Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant