Pieds nus, je foulai un ponton en bois flottant qui donnait sur de petites maisons sur pilotis, au-dessus de l'eau. Ces dernières, si éloignées les unes des autres, nous donnaient l'impression d'être seuls dans ce décor unique. Je tenais dans ma main mes chaussures, tandis que mon pantalon trempé grinçait à chacun de mes mouvements. Faïz marchait devant moi, la chemise posée sur son épaule. J'en profitai pour contempler son dos à la musculature absolument parfaite.
— Il y a vraiment des gens qui vivent ici toute l'année ? demandai-je, curieuse.
— Non, répondit Faïz en ralentissant sa marche. Les kobolds viennent là pour les vacances ou juste pour y passer un court séjour. C'est un des endroits les plus prisés de l'île.
— Ça ne m'étonne pas, me murmurai-je à moi-même en me retournant pour observer Eros qui était désormais un peu plus loin, derrière nous.
Vue depuis ce lagon cristallin, cette terre aux multiples reliefs semblait être à la verticale. Ses couleurs et ses chutes d'eau qui sortaient de l'imaginaire allaient me manquer. Le vent marin faisait flotter mes cheveux dans l'air et, pour la première fois depuis des semaines, je me sentis presque chez moi.
Faïz me laissa rentrer la première dans le séjour, après avoir ouvert la porte de la maison. En franchissant l'entrée, mon regard se tourna instinctivement en direction du plafond et je fus stupéfaite de constater que celui-ci était entièrement en verre. Un magnifique panorama étoilé offrait un spectacle grandiose pour le plus grand bonheur des hôtes. Je baissai ensuite le regard pour reculer rapidement vers la porte, derrière moi. Le sol était lui aussi tout aussi transparent et donnait sur la partie inférieure de la maison que l'on rejoignait par ascenseur. Après un court moment de panique, je m'avançai, hésitante, en examinant la décoration moderne de ce lieu, mélangée à la culture de l'île que je commençais à connaître. Au milieu de la pièce, un copieux dîner nous attendait sur une table somptueusement dressée pour l'occasion. Je parcourus silencieusement le séjour pour arriver sur une jolie terrasse extérieure qui donnait la possibilité de se baigner directement dans l'océan.
— C'est... c'est magnifique, chuchotai-je à défaut de retrouver ma voix.
Je me retournai vers Faïz qui me suivait discrètement, de peur de troubler cet enchantement.
— Merci, ajoutai-je émue, en m'avançant vers lui.
Ses bras vinrent s'enrouler affectueusement autour de moi lorsque ma tête se posa contre son torse.
— Avant de dîner, je te propose d'aller nous changer. Tu te sentiras plus à l'aise dans des habits secs, déclara-t-il avec une douce tonalité.
Sans dire un mot, j'acquiesçai d'un signe de tête.
Nerveuse, j'essayai tant bien que mal de calmer cette soudaine angoisse grandissante en respirant profondément. Allez, Zoé ! Ce moment, tu en rêves depuis des mois. Dans le miroir de la salle de bain se reflétait le marbre italien qui sublimait la pièce. De l'extérieur, cette maison sur pilotis ne donnait pas l'impression d'être dotée d'un tel décor, équipée de plus, d'une technologie de pointe. Mes mains tenaient fermement le lavabo tandis que j'essayais de me concentrer sur ma respiration afin de ralentir les battements de mon cœur. J'hésitai à mettre mon débardeur avec le short que j'avais emporté dans mes affaires pour la nuit, mais je ne me voyais pas sortir d'ici en sous-vêtement non plus, pour aller dîner. Je tirai sur la racine de mes cheveux en me maudissant d'être aussi pudique. Des corps, Faïz en avait touché des dizaines avant moi. Cette nuit n'allait donc pas lui paraître exceptionnelle. Je l'imaginai à l'étage, en train de grignoter le dîner aux chandelles qu'on nous avait préparé, pressé de me voir arriver pour pouvoir réellement le commencer. Décidée, je pris une profonde inspiration et me retournai pour ouvrir la porte.
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Dark Faïz Tome 2 [ Terminé]
RomanceLe décès tragique de Victoria chamboule la vie de la famille Mattew ainsi que celle de Zoé et de ses amis. La jeune femme est déstabilisée par le comportement plus que jamais distant de Faïz qui semble avoir perdu toute humanité depuis la disparitio...