Dark Faïz Tome 2 [ Terminé]

Chapitre 1-3

FAÏZ

Dans un entrepôt lugubre et humide près de Cobb Estate, le corps de Virgin, allongé sur le sol, agonisait depuis plusieurs minutes. Faïz, à quelques mètres de lui, ne lui accordait pas la moindre importance. Silencieux, il essuyait à l'aide de son tee-shirt, son torse qui ruisselait de sueur après un combat acharné contre cet ennemi qui fût autrefois un de ses plus proches collaborateurs contre le mal.

— Je... F... Faïz, supplia Virgin en cherchant son souffle, à bout de force.

Le jeune homme suffoquait, il savait qu'il ne serait bientôt plus de ce monde et il ne souhaitait pas partir sans avoir demandé pardon.

— Si j'avais..., si j'avais su que Victoria perdrait la vie, je te jure que jamais je n'aurais coopéré.

— Laisse-moi achever cet enfoiré !

La voix furibonde de Ray venait de résonner dans ce sinistre endroit désert, habité par l'obscurité. La faible lumière faisait danser les ombres des personnes qui étaient présentes dans l'entrepôt.

— Faïz, intervint William, remettons-les aux autorités. Ce que tu fais ne te servira à rien. Ils ont peut-être des informations qui peuvent nous être utiles.

— On s'en fou de ce qu'ils ont ! s'agaça Ray. Ils nous ont pris notre sœur !

Faïz, faisant abstraction de la dispute entre Ray et William, ramassa sans un mot le calibre posé sur la table devant lui. Cette même arme qui avait servi à tuer Victoria. Il s'approcha doucement de l'homme qui, dans la nébulosité de l'endroit, était attaché sur une chaise un peu plus loin, dans une camisole de force. La haine qu'éprouvait le jeune homme à l'encontre de cet être malfaisant, l'imprégnait chaque seconde un peu plus en réduisant tout ce qui restait de bon en lui.

— Tu vas au-delà de toutes ses espérances, déclara Ogres d'un ton victorieux.

— Arrête ! Tu ne vois pas que c'est ce qu'il veut ? hurla William à l'autre bout du bâtiment.

Ray ne disait plus un mot. La douleur dans sa poitrine était bien trop forte pour éprouver la moindre pitié. Si Faïz décidait de tout arrêter et d'épargner ces hommes, lui, ne comptait pas en rester là.

— Tu aurais pu servir le mal comme aucun autre, quel gâchis ! Regarde-toi, tu es fait pour ça, continua Ogres, admiratif devant la noirceur de l'âme de son bourreau posté debout devant lui.

La main de William agrippa le bras de Faïz qui se retourna aussitôt vers lui. Le jeune homme revint alors parmi les vivants.

— Ce n'est pas toi ça, mon frère ! insista William. Toi, tu es la justice, tu es pour la liberté, tu es l'élu. Pense à ta mère, elle a besoin de son fils.

Ces paroles ébranlèrent Faïz. Pour la première fois, il sembla hésiter et le souvenir du regard doux de Victoria lui apparut à cet instant. Ray observait la scène au loin, dubitatif, prêt à capituler aussi, si c'était ce que souhaitait son ami qu'il considérait comme sa famille.

— Finalement, je vivrai peut-être assez longtemps pour voir la femme aux yeux verts se noyer dans la marre de son propre sang, déclara Ogres à voix basse en baissant la tête.

Le fusil, toujours dans les mains de Faïz, se mit àlui brûler les paumes. William comprit à cette seconde qu'il venait de leperdre dans les abîmes les plus profonds où seules les ténèbres pouvaient survivre.Ce dernier détourna le regard puis ferma les yeux. Le bruit du coup de feu nele surprit pas.