Dark Faïz Tome 2 [ Terminé]

Chapitre 5-7

FAÏZ

Toujours prisonnier, Faïz restait allongé, inapte à briser ces liens qui lui ôtaient toutes ses forces.

— Zoé ! hurlait le jeune homme avec désespoir en fixant l'eau qui retrouvait peu à peu son calme.

Affaibli, il s'adressa directement à Zerkô.

— Pourquoi faites-vous ça ? Vous n'avez aucune idée de ce qui nous amène ici.

— Nous le savons très bien ! répondit un homme, debout au côté de Zerkô.

Ce dernier, bien plus mince que le guide, mais solidement bâti, se pencha au-dessus de Faïz.

— Ne le frappe pas Leni ! prévint Zerkô, tes membres risqueraient de se casser. Ses forces sont au-delà de ce que nous pouvons imaginer.

Les yeux révulsés de Faïz défiaient avec haine le regard de l'inconnu dont le visage se trouvait à seulement quelques centimètres du sien, un sourire démoniaque lui tordait le visage.

— La noyade n'est pas ce que nous réservons habituellement à nos victimes, ricana Leni.

Faïz sentit soudain une lame lui transpercer la peau, la douleur le figea instantanément et il se mit à hurler sous la torture. Son bourreau, excité par ce jeu macabre, se délectait de cette scène. Leni enfonça une nouvelle fois la lame dans le corps de sa victime. La douleur, insoutenable à ce moment-là, lui fit presque perdre connaissance. La seule chose qui le faisait tenir bon était les chances minimes qu'il avait de pouvoir sauver Zoé.

— As-tu déjà entendu parler de la confrérie du Crépuscule ? demanda son bourreau. Notre communauté est dévouée corps et âme au service de notre reine. Nous la vénérons avec les plus pures des offrandes.

Faïz essaya de repousser l'homme, toujours placé au-dessus de lui, sans y parvenir. Le sang coulait le long de son corps et il avait beaucoup de mal à maîtriser sa respiration de plus en plus saccadée.

— Que gagnez-vous à capturer les Sylphides ?

— C'est notre devoir, transmis par un statut héréditaire. Chaque membre de la confrérie doit jurer fidélité à notre chef et promettre d'honorer notre reine. Nous lui offrons les âmes de Sylphides, en échange, elle nous apporte sa protection pour que nous puissions, une fois notre mort arrivée, passer dans l'autre monde sans aucun obstacle sur notre route et devenir à notre tour des êtres vénérés.

— J'imagine que si nous sommes là, c'est que nos âmes l'intéressent, déclara Faïz à l'agonie.

— En effet, le sacrifice d'une vie humaine est une belle offrande même si elle apprécie plus particulièrement les créatures célestes, enfin jusqu'à ces derniers jours. Notre reine souhaite un sacrifice plus précieux et demande l'offrande ultime, c'est-à-dire : l'âme d'une Déesse.

En entendant ces paroles, Faïz rassembla ses dernières forces avant d'ajouter dans un murmure à peine audible :

— Il y a une chose que l'on ne vous enseigne pas dans votre confrérie.

Curieux de connaître ce secret, Leni tendit son oreille au plus près des lèvres du jeune homme afin de mieux entendre chaque mot. À cet instant, Faïz bascula sa tête et donna un grand coup dans celle de son adversaire. Le crâne de ce dernier se fendit dans un bruit sourd, son corps pivota quelques instants avant de tomber lourdement sur le sol. Sans attendre, le jeune homme essaya de se traîner avec le plus grand mal, jusqu'au bord de l'eau.

— Merde ! Leni ! Leni ! hurla Zerkô en se précipitant vers le corps inerte de son complice.

Fou de rage, celui-ci s'empara de la lame de son ami et sortit de sa poche un briquet afin de chauffer à blanc son arme.

— Espèce d'enflure, rugit Zerkô, je vais t'envoyer directement en enfer.