Dark Faïz Tome 2 [ Terminé]

Chapitre 13-3

Je pressai le pas avec hâte pour rejoindre Faïz à l'extérieur du bâtiment quand soudain, j'entendis la voix de William m'interpeller au loin. Je m'arrêtai aussitôt pour faire volte-face. Sa silhouette élancée s'avança pour me rejoindre. Quand ce dernier finit par se planter devant moi avec une moue embarrassée, je remarquai que ses iris d'ordinaire bleu lagon s'étaient teintés de gris, rendant ainsi son regard plus froid et mélancolique que d'habitude.

— Tu t'en vas quelque part ? me demanda celui-ci, bien que connaissant déjà la réponse.

— Oui... euh... Faïz... il m'attend, répondis-je, embarrassée en détournant mes yeux des siens.

William enfonça ses mains dans les poches avec un air désapprobateur sur le visage.

— Je ne comprendrais jamais pourquoi tu es folle de cet homme, déclara ce dernier froidement. Je continue de penser qu'il ne te mérite pas.

— Will, s'il te plaît, le suppliai-je à voix basse en fermant les yeux. Je n'ai pas besoin d'entendre ça, maintenant, juste avant de partir. Tu ne peux pas être jaloux de lui. Le cœur et la raison sont deux choses de complètement différentes qui aiment se nourrir des sentiments conflictuels de l'un et de l'autre.

— Je ne suis pas jaloux ! me confia William.

Je plantai à cet instant mon regard dans le sien en soulevant un sourcil, peu convaincue par ses paroles.

— OK. Une part de moi l'est incontestablement, se corrigea celui-ci. Mais l'autre part a tout simplement peur qu'il te fasse du mal. Voyons Zoé, tu sais plus que n'importe qui que cet homme est complètement instable !

Je l'arrêtai en levant une main devant moi, refusant d'en entendre davantage.

— Peut-être que tu as raison, Will, et c'est probable qu'il soit complètement fou, mais qui ne le serait pas à sa place ? Il est conditionné depuis qu'il est tout PETIT pour être une machine de guerre au service du gouvernement et en plus de ça, il doit reprendre les rênes d'un immense royaume laissé par son grand-père qu'il n'a jamais demandé à gouverner ! Alors, ne demande pas à quelqu'un qui n'a pas eu d'enfance ni de jeunesse comme les autres, d'être normal.

William me fixait, découragé. Il passa ses deux mains dans ses cheveux pour ramener en arrière des mèches blondes qui lui retombaient sur le visage puis il secoua la tête en cherchant ses mots.

— Tu peux lui trouver toutes les excuses que tu veux, mais en vérité, il n'en aura aucune le jour où il te brisera le cœur. Tu ne le connais pas comme je le connais, Zoé. Ce type a le cœur le plus sombre qui existe. La décision te revient et quoi qu'il en soit, je serais toujours là pour toi. J'étais juste venu te dire au revoir. Je pars tout à l'heure.

— Quoi ? Comment ça ? Où vas-tu ? paniquai-je.

— Je dois retourner à Los Angeles. Beaucoup de choses se passent là-bas en ce moment. Les Sylphes et les autres Léviathans ont besoin de moi. Nous devons remettre un peu d'ordre avant que vous ne rentriez à L.A.

Sonnée par la nouvelle, je fermai les yeux en me pinçant les lèvres pour essayer de contenir la bouffée d'angoisse qui menaçait de m'étouffer.

— Je t'en supplie, fais attention à toi, prononçai-je la voix tremblante.

Ce dernier me gratifia d'un regard protecteur avant de tourner les talons. Je restai là, plantée au milieu du hall, avec une douloureuse émotion qui me compressait la poitrine.