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PDV Kélia

Kate m'avait refilé une adresse à quelques kilomètres de la maison qui m'avait été prêtée.

C'était apparemment le soir du meurtre de l'adolescente qu'il s'était laissé voir. Il avait, d'après Kate, fixé la caméra de surveillance d'un immeuble en prenant le cadavre brûlé dans ses bras.

Reconnaissable parmi des milliers d'autres hommes, Rush avait un crâne dégarni de cheveux qu'il avait remplacé par des tatouages. Au centre du dessus de sa tête, le symbole qu'il marquait sur chacune de ses victimes y était gravé à l'encre noire.

Ce qui avait aussi confirmé l'identité du meurtrier aux yeux de l'ancienne amie de ma famille était les blessures à l'œil et au cou de ce dernier. La marque de griffes pour ma louve et celle de mon couteau fétiche pour moi.

Rush avait beau être un psychopathe, c'était aussi un génie qui ne se serait jamais fait prendre par une vulgaire caméra, un moins qu'il ne le veuille.

J'enfilai des vêtements noirs et assez élastiques pour que je puisse bouger sans être entravée par le tissu. Pourquoi du noir ? Parce que ma couleur de peau blanche était déjà assez voyante pour que je rajoute des affaires claires sur moi.

Je n'allais pas me volatiliser pour m'y rendre et utiliser les bonnes vieilles voitures polluantes. Y aller grâce à mes pouvoirs concevait un risque que je ne pouvais pas prendre.

Ce fou m'avait étudié, qu'aurait-il pu faire d'autre en maniant ses lames sur mon corps ? Si je ne m'étais pas inquiétée à propos de mes dons jusque-là, ça avait changé maintenant que j'avais connaissance que mon bourreau était en vie et en possession d'information scientifique sur l'Ogeneli que j'étais.

La porte était à quelques pas d'où je me trouvais lorsque j'entendis toquer à celle-ci. Intriguée, je reniflai l'air et me figeai. Que me voulait-il encore ?

Je n'eus pas à lui dire de rentrer puisque Elias décida qu'il pouvait entrer et sortir à son bon vouloir dans mon logement.

Il fronça des sourcils et croisa les bras sur son torse sculpté en observant ma sombre tenue.

- Tu vas où comme ça, avec ce déguisement de cambrioleur ? Grogna-t-il d'une voix basse.

Mon regard se posa sur le sien qui était beaucoup plus mauvais.

- Ça ne te regarde pas, répondis-je en enfilant mes chaussures, noires elles aussi.

- Si, tu travailles pour moi, affirma-t-il.

Je le fusillai de regard et me redressai.

- Je travaille avec toi, pas pour toi. Compris ?

Un grognement me répondit et il s'avança pour me bloquer le passage lorsque je feignis de passer à côté de lui. Sa main chaude se posa sur ma hanche tandis que son bras était en travers de mon corps pour mieux me repousser à l'endroit où je m'étais tenu avant.

Revenue à ma place, je plaçai moi aussi mes bras sur mon torse, du moins sous ma poitrine.

- Qu'est-ce que tu veux, Elias ? Je dois aller quelque part.

- Où ça ?

Je levai au ciel, idiot de loup dominant.

- Tu ne m'as pas entendu quand j'ai dit « ça ne te regarde pas » ?

- Non, j'ai tendance à trier ce que je veux écouter, répondit-il, sourire aux lèvres.

Sourire qui s'évanouit la seconde suivante.

The Secret Wolf [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant