The Secret Wolf [EN PAUSE]

~23~

PDV Kélia

Je sortis de la voiture, la main toujours emprisonnée dans celle d'Elias, deux fois plus grande.

J'essayais d'ignorer l'effet que me procurait la chaleur que me transmettait le loup par ce contact pourtant si simple.

Et puis, si je réagissais ainsi juste en ayant la main dans la sienne, qu'allait-il se passer lorsqu'on devra jouer les compagnons énamourés ? Si l'Alpha décidait de... Il ne va quand même pas m'embrasser ?

Je me figeai à cette pensée et le loup le sentit, évidemment, après tout, il tenait mes doigts et il avait dû les sentir se raidir.

Je déglutis et m'échappai de sa maigre prise. Je n'étais pas vierge, ni totalement inexpérimentée, mais il n'avait jamais s'agit de loup puissant, d'Alpha encore moins.

Calme toi, Kélia, c'est du boulot, une simple mission, rien d'autre.

J'inspirai longuement et essayai d'apaiser la tension qui avait pris possession de mon corps. Ma louve ne m'aidait en rien pour le coup, elle ronronnait doucement dans ma tête, ce qui était loin d'être ce que je voulais.

- Tu n'as pas l'air d'apprécier le fait que j'essaye d'être gentleman avant l'heure, alors je te laisse porter ton bagage, me lança le loup en attrapant son sac.

Je le regardais s'en aller tranquillement. Effarée, je fis voyager mes yeux entre le véhicule et le dos de l'homme.

- Tu comptes laisser la voiture comme ça ? Lui lançai-je alors qu'il allait passer les portes de l'aéroport.

Ma valise finit rapidement sur ses roulettes et je refermai le coffre d'un geste rapide, et c'était sans étonnement qu'un gros bruit s'en suivit.

Elias me jeta un regard noir que je soutins sans peine, ce qui le fit lever un sourcil. Sérieusement, ne pouvait-il pas rester neutre ? Ou était-il contraint d'être soit joueur, soit mauvais ? À mon grand dam, la réponse semblait être la deuxième option.

- Un de mes loups sera là dans cinq minutes pour la récupérer, me répondit-il avant de disparaître derrière les murs du bâtiment.

Je grognai en sourdine, quel idiot ce loup. Ce beau loup, corrigea ma louve. Je pinçai les lèvres face à cette remarque.

On ne discutait pas à proprement parler avec son loup ou sa louve. C'était plus un échange de ressenti, de sensation ou encore d'émotion. Mais il arrivait que nos moitiés assimilent certains mots et arrivent à les réutiliser de la bonne manière.

Comme il venait de se passer. Il fallait bien que ma louve n'ait retenu que le mot « beau » en ce qui concernait l'Alpha, sinon ce n'était pas drôle.

Ma louve et moi étions plus complémentaires que d'autres, mais pas plus que tous les autres loups non plus.

Cependant, nous avions toujours tout surmonté ensemble. Lorsque personne n'avait été là pour me soutenir dans la période la plus sombre de ma vie, elle avait été là pour moi et j'avais été là pour elle.

C'était un échange de soutien infini et irremplaçable, elle était une partie de moi, de mon esprit et de mon âme.

Elle était constamment dans ma tête, dans mes membres et les seules fois où je la muselai, c'était durant les missions qui le nécessitaient. Mais, même dans ces moments, elle continuait d'influencer mes gestes, de m'aider.

On l'avait trop blessé, on l'avait trop arraché à moi pour que je puisse un jour l'enfermer derrière les barrières de mon esprit. Elle ne sera plus jamais réduite à une simple spectatrice de ma vie, plus jamais.