The Secret Wolf [EN PAUSE]

~38~

PDV Elias

Le poing serré autour du combiné, mon regard fou était porté sur le lit de Kélia. Là où elle aurait dû se trouver.

Ici. Pas en compagnie de cet homme.

Je balayai cette pensée qui ne m'était pas familière en une seconde... pour qu'elle revienne celle d'après. La fureur de mon loup n'arrangeait rien à la chose.

Incapable de gérer mes émotions, je tentai tout de même de calmer mon loup. Un essai qui se solda par un échec. Prévisible.

La colère qui empoisonnait mes cellules et l'affrontement qui avait eu lieu quelques heures plus tôt m'avaient mis dans un tel état de colère qu'il m'était impossible de contrôler mes réactions. Les nerfs tendus et les muscles chauffés par l'adrénaline et le sang qui avait coulé, je ne réagissais qu'avec mes plus bas instincts.

La violence et la possessivité.

Si je connaissais la première comme une vieille amie, la deuxième m'était totalement étrangère. J'en ressentais envers mes loups, jamais je ne souhaiterais qu'ils rejoignent une autre famille, un autre Alpha. Mais là, il s'agissait d'une autre forme de possessivité, il était question d'une louve extérieure à ma meute.

Chose qui ne m'était jamais arrivé, et cette affirmation aurait dû perpétuer dans le temps.

Pourtant, à la voix d'homme qui avait surgi à la place de celle de Lia, mon souffle s'était stoppé tandis que mon loup en avait profité pour lacérer la cage que représentait mon esprit. Après tout, c'était un animal qui ne prenait pas la peine de réfléchir avec logique. S'il voulait quelque chose, il grognait pour l'obtenir.

- Rends-moi ça, idiot de loup.

La voix de Kélia en fond sonore. Ma bête rugit à l'entente du mot « loup », il pensait qu'elle attribuait à cet homme le même surnom qu'elle avait pris l'habitude de nous donner. Il ne comprenait pas la nuance. Elle avait seulement désigné sa nature entant que telle, avec nous, elle se passait de déterminant, c'était un nom à part entière.

Je grognai en suivant le cours de mes réflexions. Qu'est-ce que ça pouvait me foutre de faire la différence entre la manière dont Lia avait appelé le loup et celle qu'elle avait choisie pour moi ? Rien.

J'inspirai un grand coup.

- Je dois parler à Kélia tout de suite et en privé, déclarai-je.

Son con d'ami, parce que j'avais fini par deviner qu'il s'agissait de Klaus au téléphone, n'avait pas à entendre notre conversation.

- Je suis sûr que je peux rester à côté d'elle... ce n'est pas comme si on ne partageait rien d'intime elle et moi.

Un pur grognement animal sortit de ma gorge à mon insu et ma main libre brisa le dossier de la chaise sur laquelle je m'étais appuyé.

- Klaus ! S'étrangla ma petite louve.

Un rire masculin jaillit et de petits bruits me firent comprendre que l'engin changeait de main. En l'état actuel, je ne pourrais pas assurer le fait de ne pas aller étouffer l'autre homme s'il lançait un mot de plus.

- Elias ? Ne fais pas attention à lui, il dit des bêtises, souffla-t-elle.

Je respirai bruyamment et tentai d'adopter un ton plus neutre. Mes agissements en disaient déjà trop sur ma façon de réagir à l'entente d'un autre mâle, et avec mon impulsivité du jour, je risquai de partir en vrille pour des raisons que je ne voulais pas accepter.

- Un peu comme toi, en réalité, se reprit-elle.

- J'ai l'air d'être d'humeur à rire ? Rétorquai-je.