The Secret Wolf [EN PAUSE]

~21~

- Pourquoi ramènes-tu un aussi gros bagage, Lia ? Grogna le loup.

Je fourrai ma valise dans le coffre du SUV noir qu'on allait utiliser pour se rendre au jet privé de l'Alpha. Alpha qui se plaignait déjà de moi et du nombre d'affaires que j'apportai pour survivre à ce voyage de deux semaines, si tout se passait bien sur le territoire d'Elias du moins.

- Parce que j'ai besoin de tout ça, loup, il y a autant de vêtements que de travail à faire.

- J'avais presque oublié que tu étais censée protéger notre monde, se moqua-t-il. Quoi ? Rajouta-t-il devant mon regard lasse. Ce n'est pas ma faute si je ne te vois jamais en action.

Je roulai des yeux et claquai la portière, je me retournai et m'approchai de lui. Il planta l'or brûlant de ses yeux dans la verdure des miens, des frissons glissèrent sur mes bras, mais je fis de mon mieux pour les ignorer.

Une fois à quelques centimètres de lui, je balançai la tête en arrière afin de ne pas rompre notre contact visuel, il était grand, l'idiot. Je lui tapotai alors le torse, mouvement qu'il suivit des yeux avec un froncement de sourcils plus qu'attractif.

Ces mimiques, qu'il n'avait pas l'air de toujours contrôler, étaient si attirantes qu'elles faillirent me faire oublier les mots qui étaient sur le bout de ma langue.

- Si tu ne m'as jamais vu faire, Elias, c'est tout simplement parce que je ne souhaite pas que tu le voies. Et, si tu avais été présent ces derniers jours, tu aurais su que je ne suis pas restée à ne rien faire, au contraire, comme tu l'as si bien dit, je suis partie protéger une partie du monde.

Je le laissai planter là, à ruminer sur ma brève, mais concise, prise de parole. Je l'entendis râler dans mon dos et aller s'asseoir sur le siège conducteur tandis que j'allai m'installer sur celui qui lui était opposé.

Alors que je me mettais à mon aise dans cette grande voiture, je pris le temps de l'observer ainsi que son propriétaire.

Vêtu tout de noir, comme à l'accoutumée, il était en accord avec sa voiture personnelle dans laquelle l'odeur naturelle et suave dont le véhicule était imprégné me rappelait notre première conversation.

- Je sais que dans ta vie tu n'as pas forcément eu l'occasion d'observer d'aussi près des mecs comme moi, mais même un enfant devant une friandise n'est pas possédé par ce regard affamé, gloussa-t-il en mettant le contact.

Offusquée, je relevai brusquement les yeux sur son sourire avant de croiser les bras sous ma poitrine qu'il ne se gêna pas d'observer une nouvelle fois.

- Je ne te regardais pas avec un regard affamé, grognai-je, je remarquais juste que tu portes encore du noir. Et de nous deux, c'est toi qui à l'air le plus intéressé.

Un bout de chaire rosé s'immisça entre ses lèvres pour venir en caresser la texture.

- Je ne vois pas de quoi tu parles, murmura-t-il. (courte pause) Et si nous partons? L'avion est déjà prêt, qu'est-ce que tu en dis ? Demanda-t-il pour détourner la conversation.

- J'en dis que c'est toi qui as les mains sur le volant, donc si je te retournais la question ? Peut-on y aller, Elias ? C'est simple, il te suffit d'appuyer sur cette péda-

Un grognement sourd retentit et je croisai le regard doré du loup, c'était avec justesse que je me retenais de rire, pour peu, je me serai félicitée. La voiture finit par avancer et s'engager dans la circulation routière propre aux grandes villes.

- Il a fallu que tu sois la seule de ta famille encore en vie, toi, l'unique Ogeneli qui se moque de manière aussi insouciante d'un Alpha jusqu'au point de l'énerver.