The Secret Wolf [EN PAUSE]

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PDV Elias

Toujours dans une des voitures que deux de mes loups avaient ramenées une fois l'emplacement de l'entrepôt trouvé, je rivai mes yeux sur la petite silhouette à ma droite, Kélia toujours allongée sur mon torse alors que je la laissais tirer toute la force dont elle avait besoin en moi.

Le gosse n'avait pas dit un mot depuis que j'avais dû quitter la voiture, incrédule, sous l'insistance de ma petite louve pour aller le chercher. Je n'étais pas capable de résister aux yeux de Lia et me voyais exécuter tous ses ordres sans la moindre protestation. Il n'était même pas envisageable pour moi de ne pas agir selon son bon vouloir alors que ses pupilles disparaissaient derrière un écran de douleur qui la coupait du monde.

Alors je comptais profiter de chaque moment où elle sortait de son mutisme pour faire ce qui lui plaisait, même sauver le môme de celui qui m'avait privé de ma louve en la réduisant en un silence encore plus atroce que celui dans lequel s'était enfermée Kélia depuis le début du trajet.

Mes yeux coururent une nouvelle fois sur l'enfant pour chasser le fait qu'une part de ma compagne manquait à l'appel. Mais le pincement au cœur persistait et toute ma concentration se portait sur mes mains dont j'essayais de faire disparaître les griffes afin de ne pas effrayer le petit.

J'avais retrouvé ce dernier dans un cagibi fermé à double tour et je mentirais en affirmant que mon cœur n'avait pas pris un coup à l'image qu'il m'avait renvoyée. Les membres tremblants où le sang y dessinait une infinité de dessins, ses cheveux arrachés de certaines parties du crâne, laissant des morceaux de peau exposés à l'air saturé de saletés et qui infectait ses plaies à vif.

Ses yeux s'étaient rivés aux miens alors qu'il s'était recroquevillé sur lui-même, il y dansait les doutes quant à mes attentions et ils s'étaient ouverts en grand quand je l'avais pris dans les bras, le sortant de cet enfer.

Comment ce salaud avait-il pu vivre sans aucun remords ?

J'avais beau avoir ma part de connerie, le dégoût prenait possession de ma bouche quand je pensais à ce qu'avait dû subir le gosse avec un fou comme géniteur. Les enfants devaient être chéris. Et ils l'étaient, entourés des miens, là où j'emmenais celui-ci.

Mon attention dériva une nouvelle fois sur Lia que je serrais entre mes bras. L'envie de sentir son odeur pour m'assurer qu'elle était bel et bien là me hantait et je me retrouvai à plonger mon nez à plusieurs reprises au milieu de ses cheveux. Mais même ainsi je ne réussissais à totalement me calmer puisque j'y décelai la senteur métallique de son sang.

Mes griffes voulurent transpercer ma peau encore une fois et mon loup tournait en rond dans mon esprit, lâchant des grognements. Je soufflai afin de faire descendre la pression et jetai un coup d'œil derrière moi. Une deuxième voiture identique à la nôtre nous suivait, Azrick étant au volant et je le soupçonnais de conduire pour s'obliger à ne pas penser au cadavre qui reposait dans son coffre.

Je grimaçais. S'il s'agissait de Kélia, j'aurais sans aucun doute déchiqueté le corps de celui qui lui avait arraché la vie — ce que j'avais mis en pratique quelques minutes en arrière en réalité, à la seule différence que je me serai donné la mort une fois que les moyens de me défouler auraient tous été réduits en cendres.

Mais après tout, Azrick n'avait pas revu cette femme depuis des années et passait ses journées avec le poids des souvenirs d'une femme qui l'avait abandonné. Que certains incidents, bien que m'étant inconnus, l'avaient poussé à prendre certaines décisions ne comptait pas, surtout si les explications pesaient par leur absence.

Le petit se mit à bouger et passa ses mains sur ses chevilles recouvertes d'un pantalon marron tacheté de noir sous lequel je devinais des blessures qui me firent étirer un rictus de dégoût. Je décidai de ne pas tenter un nouveau rapprochement et ordonna à Bryan d'appuyer sur la pédale pour que le gosse, dont le nom m'était toujours inconnu, puisse se faire soigner le plus vite possible.