The Secret Wolf [EN PAUSE]

~24~

PDV Elias

Le bruit des clefs de la suite jetées sur la table basse du salon résonna dans la vaste pièce.

Je marchai dans ce qui s'apparentait plus à un appartement qu'à une chambre d'hôtel et me dirigeai vers la seule pièce qui possédait un lit. Derrière moi se fit entendre la sonnerie de l'ascenseur qui m'indiqua que Kélia était enfin en haut.

Elle aurait pu l'être en même temps que moi, si je lui avais tenu les portes ouvertes. Mais elle avait tardé délibérément, alors je ne voyais pas l'intérêt de ralentir moi aussi.

Une fois devant le grand lit nappé d'une chaude couverture bordeaux, je déposai mon sac par terre et laissai mes yeux se balader chastement sur l'ensemble de la piaule.

La décoration semblait coûteuse au premier regard. Évidemment qu'elle l'était, le propriétaire de l'hôtel avait été prévenu de qui il allait accueillir, l'Alpha d'Europe et sa « compagne ».

Alpha d'Europe de manière indirecte. Je n'étais pas l'Alpha de tout un continent, il aurait fallu être fou pour seulement le vouloir. Disons que j'étais à la tête du groupe que formaient les chefs de toutes les meutes d'Europe.

Je fis marche arrière et me retrouvai face à la louve qui déposait délicatement son bagage sur le canapé.

Mon épaule s'appuya sur le mur à ma gauche alors que je l'observai m'ignorer en silence.

Kélia était une louve intrigante. De par son rôle, elle se devait de tout savoir, et pourtant, en ma présence, elle me donnait l'impression de s'étonner de la moitié des choses que je lui disais.

Je ne doutais pas du fait qu'elle connaisse cent fois plus d'informations sur notre Terre que moi, mais la surprise qu'affichaient ses yeux par moments m'irritait. Comme cette histoire de contretemps en ce qui concernait son éducation.

Qu'est-ce qui pouvait être assez important pour créer des lacunes chez une louve aussi vieille qu'elle, aussi vieille que moi ? Quelque chose de très moche, et je n'avais pas la moindre idée de ce que c'était, ce qui avait le don de m'agacer.

Son dos, déjà pourvu d'une magnifique chute de reins, se cambra lorsqu'elle détacha ses cheveux, laissant ses mèches, aussi noires que mes cicatrices internes, venir se déployer sur ses fines épaules.

Je relevai le regard sur son visage lorsque je vis qu'elle ne bougeait plus et que son corps me faisait face. Mes yeux rencontrèrent les siens, remplis de mille et une émotion à la fois.

- Je prends le lit, déclarai-je.

Elle fronça ses sourcils de la même teinte que sa courte crinière.

- Comment ça, tu prends le lit ?

Je croisai mes bras sur mon torse avant de lui répondre, une seule inspiration suffit au parfum de ma petite louve pour renverser mes pensées.

- On n'a qu'un seul lit puisqu'on est censé être ensemble.

- Ça, je le sais, me coupa-t-elle. Mais pourquoi tu prendrais le lit ? Me répondit-elle en croisant aussi ses bras.

Pour une fois, je ne lorgnai pas sa poitrine, trop concentré sur ses yeux d'un pur vert émeraude.

- Et pourquoi pas ? Rétorquai-je à mon tour.

- Parce que tu dois être un loup galant pour le rôle.

Je souris et mes bras revinrent sur les côtés de mon corps, j'effectuai ensuite quelques pas en sa direction, contournant la table basse.