PDV Kélia (enfin le chapitre oopsi, est-ce que je mets un TW sang ? Bon je pense pas mais au cas où voilà)
Le bourdonnement qui semblait avoir élu domicile dans ma tête me fit ouvrir les yeux. Je papillonnais des paupières, un voile sombre recouvrait mes souvenirs et seul un profond désarroi se fit sentir en moi.
Je poussai un grognement alors qu'une brûlure tiraillait la peau de mon cou et je tentais de comprendre où je me trouvais. Il m'était impossible de le savoir. Je ne pouvais me fier à ma vue encore bien trop floue ou à mes autres sens qui semblaient annihilés.
Tout ce que je savais, c'était que mon corps dénudé et engourdi reposait sur une surface dure et glaciale, la morsure du froid me faisant trembler durant de longues secondes. Une minute s'écoula et j'essayai de redresser ma tête avant de siffler de douleur et de la laisser tomber brutalement.
Mon corps reprit assez de force pour percevoir la présence étouffante de liens autour de mes jambes et de mes bras. Autour de mon cou. Je finis par arrêter de me préoccuper de mon environnement. Si je n'étais pas assez en forme pour déterminer où je me trouvais, alors j'allais faire un tour à l'intérieur de moi-même.
Je fermai les yeux, calmai ma respiration emballée, détendis les muscles de mon corps autant que possible et vidai mon cerveau de toute la peur qui m'habitait. Alors, comme si je rouvrais les yeux dans mon propre esprit, seul un écran noir me fit face et un silence déstabilisant m'accueillit.
Il m'arrivait rarement de rentrer en contact direct avec ma louve, de lui parler, de la regarder tandis qu'elle campait dans ma tête. Pour être exacte, durant toutes ces années de vie, j'avais plongé en moi pour l'atteindre seulement six fois. Parce qu'il n'y avait jamais eu besoin que ce chiffre augmente. Mais aussi car, lorsque je me trouvais dans cette posture, j'étais coupée de l'extérieur jusqu'à ce que je décide d'ouvrir les yeux sur le vrai monde.
Je devenais alors des plus vulnérables, ne sentais pas si l'on me faisait du tort, si mon corps souffrait, rien ne me venait de l'extérieur.
C'était donc logique que je ne le fasse que rarement, quand j'étais certaine que, pendant la poignée de secondes où je souhaitais voir ma louve, rien ne m'arriverait.
Ceci étant dit, j'étais loin d'être sûr que j'étais hors de danger ne serait-ce qu'une minute. Comment l'aurais-je pu ainsi attacher à ce lit de métal ? Pourtant, je prenais ce risque, car la frayeur que faisait naître en moi le silence de ma moitié prenait le pas sur celle de subir mille sévices sans que je ne le sache.
J'eus bien raison de m'inquiéter puisque j'eus beau balayer du regard l'endroit tout à coup sinistre, il restait dépourvu de toutes traces de ma louve. La panique enfla en moi et je sus avec conviction que mon corps dégoulinait de sueurs froides.
L'espace qui m'entourait faisait pression sur la forme floue que j'empruntais dans cet endroit alors que j'avançais à la recherche de mon animal.
Les secondes s'écoulaient bien trop vite et je n'apercevais toujours pas une quelconque présence autre que la mienne. L'atmosphère autour de moi se fit encore plus oppressante, mais, une longue minute plus tard, je distinguai dans les ombres un corps plié sur lui-même.
Ma louve se trouvait là, réduite au silence et à l'immobilité par des chaînes immatérielles. Comme bien des années en arrière. Je me figeai d'horreur. Elle souleva ses paupières lourdes. La douleur baignait son regard et mon corps fut comme projetée hors de ma tête lorsque mes yeux rencontrèrent les siens.
Cette fois-ci, quand je rouvris les yeux, je rencontrai un regard bien différent. Rush me fixait, un air neutre sur le visage bien que ses pupilles dilatées me firent comprendre à quel point cette situation le faisait jubiler.
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The Secret Wolf [EN PAUSE]
FantasyKéliana Oni descend d'une famille de loup se devant d'être invisible aux yeux de tous. Elle est une Ogeneli, elle se doit de tout savoir, tout entendre, tout voir, tout sentir et d'agir lorsqu'il le faut. Elias Jimenez, Alpha connu de tous pour son...