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PDV Kélia

Debout, un plateau où se battait une montagne d'assiettes pleines de nutriments en main, j'attendais devant la porte du loup. Ma lèvre commença à pulser de douleur sous mes petits coups de dents nerveux.

J'avais entendu Elias ruminer pendant la nuit, son lit avait grincé toutes les cinq minutes alors qu'il devait avoir changé de position pendant des heures à la recherche d'un sommeil apaisant et libérateur.

Les extrémités de mes doigts touchèrent la poignée de la porte avant de l'empoigner fermement. Le souffle de l'homme était calme derrière la cloison, mais après maintes observations, j'avais pu voir que l'Alpha était tout à fait capable de gérer son rythme cardiaque comme il le voulait.

Un grincement perça le silence lorsque le battant s'écarta pour me laisser passer. Je me stoppai et ma main resta là où elle était posée tandis que le plateau tenait en équilibre sur mon avant-bras droit.

Soumise à la plus tendre des images, l'emprise que j'avais sur le bout de métal se relâcha et ma menotte finit par revenir tenir les plats du loup.

Ce fut à pas silencieux que je traversai la grande pièce dépourvue de décoration pouvant se nommer personnelles et déposai délicatement mon bien au sol en même temps que mes genoux sur le tapis de la chambre.

Face à moi, le visage d'Elias était calme, bien qu'encore tendu. Ses cheveux noirs caressaient les oreillers de leur douce texture. 

La grande main de l'homme était fermée en un poing desserré, comme si, durant son tourment nocturne, il avait enfoncé ses ongles dans la paume de sa main et qu'une fois tomber dans les bras de Morphée, la force qu'il y avait exercé sur celle-ci s'était retirée sans qu'il l'ouvre pour autant.

Sa bouche, parfaite au possible, appelait à une douce luxure que je ne pouvais me permettre et sa peau éveillait en moi le désir de la caresser.

Mon regard tomba peu à peu sur ses épaules et son dos où ressortait le fruit d'un travail acharné. Ses muscles se voyaient, mais pas à l'outrance, gardant la finesse d'un corps musclé que j'appréciais énormément chez un homme.

Je remarquai, à la courbe de ses fesses qui se dessinait sous le léger drap que le loup endormi était nu. Une bouffée de chaleur me prit lorsque je vis du tissu déchiré couvrir le sol, dont celui d'un boxer noir.

Prête à me relever et à partir, je fus stoppée par un regard d'un dangereux éclat doré.

Surprise, mes lèvres s'entrouvrirent alors que l'Alpha se positionnait sur son flanc gauche, prenant ensuite appui sur son coude pour se surélever.

Je me raclai la gorge et je dus m'y prendre à plusieurs reprises pour réussir à parler, déstabilisée par ses yeux et les souvenirs qui y brûlaient.

- Je me suis dit que tu aurais faim, débutai-je, tu n'as pas réellement mangé hier.

Elias se fit silencieux, ce qui me dérangea plus que de raison. Elias n'était pas un homme qui se taisait, mais un homme qui s'imposait peu importe la manière dont il le faisait.

- Je t'ai mis un peu de tout. Vous, les mâles, vous avez l'estomac large, donc tu ne devrais pas avoir de mal à tout finir.

J'observai son corps se redresser entièrement quand il prit une position assise et je suivis le mouvement de sa main lorsqu'il rabattit ses mèches ébouriffées.

Les iris d'Elias se portèrent sur le mur derrière moi et ses bras se posèrent sur ses cuisses encore couvertes, contrairement à son large torse exposé à ma louve et mon plaisir visuel.

The Secret Wolf [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant