The Secret Wolf [EN PAUSE]

~20~

Le couloir menant au bureau d'Elias était désert, ce qui contrastait avec l'agitation que régnait à l'étage du dessous.

Cela faisait deux semaines, sans prendre en compte les jours où je l'avais espionné, que l'Alpha avait disparu de la circulation, et trois jours seulement qu'il avait reposé ses pattes dans sa demeure.

Durant toute cette période, il n'avait informé que Bryan de sa position et de ses actes, se résumant d'après lui à d'insignifiantes courses entre les arbres.

Cet idiot avait bien réfléchi avant de s'en aller, il avait fait en sorte que je sois en compagnie de son Bêta pour être sûr que je n'interfère pas dans sa balade de santé. Bien que je ne lui fasse pas confiance, j'avais tendance à croire Bryan lorsqu'il me disait qu'Elias ne ferait rien de stupide qui pourrait compromettre notre « mission ».

J'aurais voulu le concerter dès son retour, mais j'avais profité de son absence et de la quasi-certitude qu'il n'y aurait pas d'attaque pour rattraper tout le boulot que j'avais mis de côté.

Ça faisait donc une semaine que je vagabondai de ville en ville, de pays en pays, de continent en continent. Je m'étais assurée qu'aucun problème n'avait surgi durant ce laps de temps, bien que l'ombre des horreurs que je ne pouvais pas arrêter me pesait sur les épaules.

Je ne devais pas me balader chez l'Alpha en temps normal, encore moins lorsqu'il y avait du monde qui y grouillait, mais le grand loup n'avait pas pris la peine de venir me parler de son absence. Je m'étais alors senti obligée de venir le voir, c'était soit ça, soit je venais la nuit dans sa chambre pour le tirer dehors et avoir une discussion.

Je toquai sur la planche en bois qui me faisait face, je prêtais l'oreille et entendis des petits murmures se stopper de l'autre côté de la porte.

Lorsque des pas envoyèrent des vibrations dans le sol, annonciateurs de l'arrivée d'une personne derrière le battant, je me reculai dans un recoin du corridor.

Sorti alors de la pièce une louve élancée qui rechercha la présence de l'individu qui les avait dérangé. Elle remonta son chemisier noir sur sa peau blanche qui portait les marques d'une bouche aventureuse. Brune au regard désireux, elle était magnifique tout en étant naturelle.

Cette constatation me fit réfléchir quelques secondes, pourquoi dans tous les films et livres qui tournaient dans le monde, la séductrice était toujours blonde et refaite, avec une poitrine sur le point d'exploser et d'un derrière aussi rond que deux melons mis côte à côte ?

En face de moi se trouvait une jeune femme qui ne portait aucune trace de chirurgie ayant pour but d'attirer les regards, elle avait un charisme inné. Le seul point commun avec ces personnes refaites de toutes pièces, c'était qu'elle était aussi aguicheuse qu'elles et ne s'empêchait pas de porter ses yeux brûlants sur mon loup. Attends, quoi ? Mon loup ? Mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond dans ma tête ?

- Il n'y a personne, Elias, susurra-t-elle. Sûrement quelqu'un qui s'ennuyait et qui voulait nous emmerder. Reprenons où nous nous étions arrêtés.

- Non, vas-y, Keily, j'ai encore une tonne de travail.

La louve leva les yeux au ciel avant de croiser les bras sous sa poitrine, ce qui eut pour effet de rehausser cette dernière.

- La prochaine fois, évite de t'en aller, ça t'évitera de devoir faire toute une pile de paperasse... et d'avoir le temps de jouer bien sûr, chuchota-t-elle en se mordillant la lèvre inférieure.

- J'y penserai, conclut Elias.

Elle hocha la tête avant de s'attarder une seconde fois sur ce que j'imaginai être le corps du loup. Elle finit par pivoter sur elle-même avant de faire claquer ses talons. J'attendis que sa silhouette disparaisse avant de légèrement m'avancer.