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PDV Elias

 Ce loup ne voulait apparemment pas la lâcher. Ma raison me soufflait qu'il y devait y avoir un problème.

Qu'elle aille se faire foutre. Mon loup était du même avis, encore. Ce n'était pas lui qui allait me ramener sur le droit chemin. Au contraire, il faisait en sorte que toutes mes pensées envers Kélia soient marquées de possessivité.

Puis il arrivait un moment où je ne pouvais plus rien faire contre ces fameuses pensées. Elles étaient en permanence dans mon crâne, ce qui me faisait rager. Comment pourrais-je agir comme à mon habitude avec une femme qui accaparait mon esprit ?

Je ne le pouvais pas. Mais vraiment pas. Et ça, ça m'agaçait vachement. Ses yeux, ce corps si petit à l'apparence fragile, son caractère de feu, mais des paroles justes quand il le fallait. L'idée d'un jour la blesser profondément me répugnait. Ce qui ne m'était jamais arrivé.

Elle me parlait comme une compagne inquiète, mais je n'en avais pas besoin, pas envie. La dernière personne à avoir essayé de m'interdire de faire quelque chose l'avait regretté, ses nombreux os cassés pouvaient le confirmer.

Et encore une fois, Kélia ne subissait pas le même sort. Non, elle repartait juste avec la satisfaction de m'avoir vu énerver à la vue du prénom d'un autre homme. Quel con je pouvais faire par moments.

Mon loup courut dans mes veines, essayant de s'imposer dans mon corps et pouvoir faire demi-tour pour empêcher Lia de parler avec son ami mâle. J'essayais de l'arrêter tant bien que mal, Dieu seul savait à quel point ce fut difficile en vue de la détermination de mon animal.

Ma démarche prit de la vitesse, je voulais me la sortir de la tête. Une semaine à penser à elle avait été suffisante, bordel. Et dire que j'étais – il fallait bien que je me l'avoue – totalement obsédé par la petite femme au regard émeraude. Moi, l'Alpha qui pouvait très bien se passer d'une compagnie féminine.

Je ne savais pas gérer une vie à deux, n'avais pas été élevé pour ça. Je ne comptais toujours pas le faire, mais penser qu'un autre homme puisse prendre la place de compagnon aux yeux de ma petite louve...

Je grognais violemment dans le silence de la forêt et essayai de me calmer en me répétant la phrase suivante : Kélia est une Ogeneli, alors elle ne prendra pas de compagnon.

Ce qui voulait aussi dire que je n'avais aucune chance de l'être. Je mis cette pensée de côté. J'y reviendrais le moment venu, on n'en était pas à ce stade dans notre relation de toute manière.

Mon vol pour l'Allemagne était prévu dans deux heures. Une durée largement grande pour que je fasse le chemin à pied. J'avais besoin de me vider la tête et de redevenir le mâle dominant que j'étais. Malgré mon sale caractère.

J'arrivai une heure et demie plus tard à l'aéroport, l'esprit plus calme et les muscles détendus. Kilian m'accompagnait. Un choix stratégique de ma part, ce n'était pas un bavard et je n'étais pas d'humeur à écouter Bryan piailler dans mes oreilles durant des heures.

Le travail me tint compagnie pendant le voyage, si je pouvais au moins gérer cette partie de ma vie, je n'allais pas me priver. L'atterrissage se fit en douceur et je posais enfin les pieds sur la terre ferme.

Je réajustai les manches de ma veste et me dirigeai vers la voiture qui nous attendait. Aucun chauffeur, je nous conduirais moi-même à notre destination. Venir en avion, bien que privé, avait déjà été un risque puisque Adalee aurait pu être mise au courant et changer de logement entre-temps.

Et surtout, il n'y avait pas d'utilité à engager quelqu'un pour conduire une voiture. Je ferai appel à un chauffeur quand je ne saurais plus tenir un volant, ce qui n'arrivera pas avant très longtemps.

The Secret Wolf [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant