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Je redressai lentement ma tête du sol, parcourant minutieusement le bâtiment des yeux. Rien n'avait changé entre-temps, le silence était toujours présent autour de moi et personne n'était sorti voir qui avait fait tout ce bruit causé par ma chute.

Je me remis sur pied et frappai doucement mes fesses pour en faire tomber la poussière qui s'était accrochée à mon jogging. Le vent soufflait légèrement sur mes mèches et seul le bruit des oisillons me parvenait. C'était comme si la dépendance était insonorisée, et même si ça l'avait été, de simples murs renforcés n'auraient pas dû empêcher les sons de m'atteindre.

Je m'approchai alors lentement de l'entrée tout en restant sur mes gardes, je ne distinguai rien dans l'air qui pourrait m'indiquer la présence d'un quelconque sort. Pourtant, c'était la seule chose qui pouvait dissimuler ce qu'il se passait à l'intérieur, qui pouvait me repousser avec cette force silencieuse.

Une fois arrivée devant l'endroit où je me suis faite stopper, j'observai la terre qui marquait, à mes yeux, cette limite à ne pas franchir. Je levai alors ma main en face de mon visage et la fis avancer lentement vers cette barrière imperceptible à l'œil nu.

Elle fut arrêtée au même moment, à quelques mètres de la porte d'entrée, étonnamment, je ne fus pas projetée comme la première fois. Je ne pouvais toujours pas aller plus loin, mais cette fois-ci, c'était comme faire face à une muraille invisible.

Je fis glisser ma main sur ma gauche, puis sur ma droite, la surface que je sentais sous la pulpe de mes doigts était douce et semblait se mouver, plus j'y allai avec lenteur, plus mes doigts s'enfonçaient dans cet obstacle qui m'empêchait de pénétrer dans l'édifice, mais il finissait toujours par me bloquer.

Ça me faisait énormément penser aux ceintures de sécurité. Si un coup violent y était porté, elles se verrouilleraient brusquement, au contraire, si elles étaient mises avec douceur, elles glisseraient sans montrer signe de résistance.

La seule différence entre cette sangle en nylon et la chose qui me faisait face, c'était que cette dernière ne me donnait aucune chance de la traverser.

C'était un sort de protection très puissant caractérisé par son manque d'odeur et par sa manière de repousser les intrusions de différentes manières. Malheureusement, seul un sorcier pouvait annuler l'œuvre d'un autre sorcier, j'étais alors impuissante quand je faisais face à l'une de leurs créations et que je devais agir seule.

Je fis tout le tour de la structure et finis par souffler d'exaspération. Qu'est-ce qu'un chercheur pouvait trafiquer dans un lieu non répertorié et protégé par de la magie ?

Elias était-il au courant des balades d'un des membres de sa meute ? Le comportement de Silas me donnait toutes les raisons de penser que ce n'était pas le cas et qu'il agissait dans le dos de son Alpha.

J'aurais bien voulu me téléporter à l'intérieur, mais les sorciers étaient loin d'être stupides et empêchaient toute matérialisation. Après tout, lorsque je me transportai de cette matière, c'était mon corps qui allait d'un point A à un point B en une multitude de particules. Si j'essayais ce moyen de transport, mon corps se reformerait au bord du cercle que formait le sort.

J'attendis alors jusqu'au soir. Reposant mon dos contre l'écorce d'un large arbre, je laissai mes yeux ouverts pour ne pas manquer un éventuel mouvement étant donné que je n'entendais pas à partir d'une certaine distance.

Le soleil défila dans le plafond bleu, le peignant de filets orangés qui laissaient la silhouette des oiseaux nager dans cet océan coloré. La fraîcheur de la nuit me fit un bien fou alors que les étoiles se faisaient doucement une place dans le ciel noirâtre.

The Secret Wolf [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant