The Secret Wolf [EN PAUSE]

~47~

PDV Kélia

 - Arrête.

Mes yeux se posèrent sur la silhouette de Klaus. La tête contre la vitre de la fenêtre, il semblait indécis. Peut-être hésitait-il à m'adresser la parole.

- De ? Lui répondis-je.

- De faire cette moue, tu sais bien que je n'y résiste pas, bien que j'aie toujours envie d'aller pleurer et ne plus t'adresser la parole pour le reste de ma vie, murmura le loup.

En réalité, je ne faisais aucune moue. C'était sans doute la seule excuse en sa possession et il la sortait afin de se convaincre qu'il ne souhaitait pas vraiment me parler.

Moi et lui, ça durait depuis longtemps, il m'a confié des secrets et il a cru que j'avais fait la même chose. Ça l'avait blessé d'apprendre que tout était une illusion, même si mon amour pour lui était bel et bien vrai et profond.

On était comme frère et sœur, ne plus se parler nous était inimaginable. Pourtant, il arrivait qu'on ne se voie pas durant des mois, mais ce n'était pas la même chose, nous n'étions pas en froid. Je crois bien qu'on ne l'a jamais été, d'ailleurs.

Alors forcément, la colère qu'il éprouvait à mon égard ne sera jamais aussi forte que le lien presque fraternel qui nous unissait.

L'envie de laisser un rire moqueur brisé la tension qui régnait dans l'air était présente, mais la douleur habitait encore le regard de mon ami. Je fis la seule chose possible dans l'instant, les yeux plongés dans les siens, j'écartai mes bras et il s'y réfugia tel un louveteau apeuré.

Cette image me fit mal. Mais il y avait-il une chose qui ne me blessait pas ces derniers mois ?

Oui, un loup au regard d'or... intervint ma louve.

Elle n'avait pas totalement tort. Bien qu'il me transmette un bon lot de complications au passage, Elias me faisait voyager à travers ses caresses et son attention. Bien que celle-ci ne se soit pas toujours agréable, ses mains, elles, l'étaient à merveille.

À mes yeux, tous les risques pris valaient le coup, valaient Elias. Et ça me faisait peur de penser ainsi. J'avais transgressé la majorité des règles que je m'étais imposée, pour lui. Que serais-je encore prête à faire pour cet Alpha ?

La réponse ne me plairait sans doute pas, mais pour le moment, je ne souhaitais que réconforter Klaus. On resta ainsi de longues minutes. Dans cet endroit tout aussi reculé que ma maison dans laquelle je ne voulais pas aller par peur d'y croiser mon grand méchant loup.

Je fis glisser ses longues mèches brunes entre mes doigts afin de le distraire, ce qui fonctionna sur moi aussi. Malgré tous mes efforts, mes pensées ne cessaient de rebondir sur les souvenirs des baisers qui avaient marqué mes lèvres à jamais.

Ce fut Klaus qui me sortit de mes rêveries indécentes en redressant subitement la tête, le regard encore humide de larmes, mais où une touche de curiosité pointait le bout de son nez.

- Tu empestes de désir.

Choc. Une violente toux me fit frapper ma propre poitrine sous la surprise. Je n'étais absolument pas préparée à cette remarque.

- Je te demande pardon ? M'écriai-je.

- J'ai dit que tu dégages un peu trop d'hormones à mon goût. C'est cet Elias, hein ?

D'habitude, il aurait commencé par une phrase du genre : « je sais que je suis beau, mais je t'ai déjà dit que notre relation n'irait jamais plus loin ». Mais c'était encore trop tôt pour que ces idioties reviennent totalement.