PDV Kélia
Je rentrai épuisée au Sanctuaire, la fatigue m'écrasait de tout son poids et je m'étalai sur le canapé.
Une semaine s'était écoulée depuis la nuit où j'avais rejoint Klaus pour parler durant des heures, le prenant dans mes bras pour le rassurer. Ce que je ne faisais jamais. Je n'étais pas habituée au contact prolongé, câliner quelqu'un sortait de mes habitudes.
Mais c'était Klaus, la seule personne pour qui je dépasserai mes limites jusqu'à présent.
Je soufflai bruyamment dans cet endroit isolé du monde, j'y venais moins maintenant que je logeais sur le territoire de la meute privée d'Elias. Cependant, il me fallait du repos dans un lieu où je ne serai pas dérangée par qui que ce soit.
Ces derniers jours, j'avais accumulé les téléportations dans le monde entier, ce qui avait le don de détruire le moindre grain de force en moi. Ayant conscience de mon état de santé loin d'être excellent, je n'avais pas visé des missions compliquées. Mais une autre qui était tout aussi épuisante.
Lister tous les nouveau-nés du dernier mois dans chaque ville que portait la Terre, quelle horreur.
Mes voyages avaient été organisés de la manière suivante : un continent par jour, ce qui s'approchait des cinquante volatilisations par jour et des heures de route d'un pays à l'autre.
Je prenais normalement deux semaines pour le faire, mais je n'avais pas le même temps à disposition qu'auparavant. Alors pour éviter le dépérissement de mon corps, je ne faisais pas une téléportation totale, mais partielle.
Ça signifiait que je pouvais toujours me balader là où je le souhaitais, mais qu'il m'était impossible de changer les choses, de bouger des objets. Je restais encore visible par les autres, je ne devenais pas un fantôme – ce qui aurait été pratique – alors je devais continuer de faire attention et rester discrète.
Néanmoins, ça me prenait une quantité d'énergie moindre comparée à celle qui partait lorsque je me volatilisais totalement. Mais je serais hors-service pendant quelque temps, du moins je ne péterai pas la forme.
Sur le point de sombrer dans les bras de Morphée – et donc dans un sommeil mérité –, une alerte se répercuta dans ma boîte crânienne. Par moments, j'avais l'impression de posséder le sixième sens de Spider-Man.
Je me relevai en rouspétant, le soleil s'était levé il y a à peine une heure et les problèmes surgissaient déjà. Le problème concernait Elias, je le sentais. Les pressentiments me menaient parfois la vie dure, mais ils s'avéraient toujours utiles.
Un bon repas préparé à l'avance finit dans mon ventre en deux temps trois mouvements et je préparai mon esprit à supporter une énième téléportation. Je me matérialisai dans les toilettes de ma maison par pure sécurité. On ne savait jamais, peut-être y avait-il quelqu'un dans le salon.
Ce ne fut pas le cas, mais au moins, j'avais pris des précautions.
Je sortis dehors en toute discrétion et évitai les loups de la meute qui se baladaient en cette matinée fraîche et ensoleillée. À la recherche de l'Alpha, j'essayais de capter son nom dans des conversations ou d'entendre sa voix. Manque de bol, aucun signe du mâle.
En dernier recours, je me dirigeai vers la maison de la meute où je vis Bryan en train d'en sortir. À l'odeur, je sus qu'Elias était encore à l'intérieur. Mais je sus aussi qu'il ne tarderait pas à s'en aller comme son Bêta.
Il me donna raison cinq minutes plus tard en sortant vêtu entièrement de noir. Il s'enfonça, seul, dans la forêt et je le suivis à bonne distance.
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The Secret Wolf [EN PAUSE]
FantasíaKéliana Oni descend d'une famille de loup se devant d'être invisible aux yeux de tous. Elle est une Ogeneli, elle se doit de tout savoir, tout entendre, tout voir, tout sentir et d'agir lorsqu'il le faut. Elias Jimenez, Alpha connu de tous pour son...