Rude Massage

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Je me réveillai lorsque les rayons du soleil vinrent frapper mon visage au travers du vasistas qui perçait le toit sous lequel se trouvait mon lit. Pendant quelques instants, je restait immobile, tentant de surgir des affres du sommeil, et d'oublier le très mauvais rêve que je venais de quitter - un rêve durant lequel Julian était venu m'enchaîner à mon lit durant la nuit pour me forcer à copuler avec lui et porter son enfant - avant de réaliser l'heure qu'il était.

-Mierda!

Je tendis la main vers mon téléphone, qui ne fit que valider ma crainte: il était onze heure.

-Mierda, mierda, mierda! NOKOMIS!

Je me jetai sur mon placard. Il était trop tard pour prendre une douche, je devrai me contenter d'en prendre une le soir même, en rentrant - en supposant que j'ai le temps. Si le tournage avait pris du retard, il fallait peut être en repousser la fin pour ne pas bousculer tout le planning. Je m'étonnai du fait que ni Thomas, ni aucun des autres membres de l'équipe ne m'aient appelée ou n'aient envoyé de message pour me demander où je me trouvais.

-NO-KO-MIS! Criai-je. POURQUOI TU NE M'AS PAS REVEILLEE?

Aucune réponse. Je poussai un juron assez peu agréable, tout en jetant un tailleur sur mon lit. Je n'avais pas le temps de me préparer autant que je le devrai. Et que faisait Nokomis, au juste? Habillée en quatrième vitesse, à peine maquillée, je couru dans le couloir de l'étage jusqu'à la mezzanine et ses escaliers, lorsque j'entendis la porte de l'appartement se fermer. Depuis la balustrade, j'aperçus Nokomis en train de retirer ses chaussures dans l'entrée.

-NOKOMIS! M'exclamai-je.

-Wow. Sursauta la concernée. Salut à toi aussi, Ester. En forme, à ce que je vois.

Je dévalais à toute vitesse les escaliers et me jetai vers la porte d'entrée.

-Je rentrerai peut être tard, aujourd'hui! Si je ne suis pas là à 20h, commence à manger.

-Mais... eh, tu vas où comme ça?

Je me retournai vers elle, furibonde, la porte dans la main.

-Au travail. Je vais probablement devoir finir plus tard, puisque quelqu'un n'a pas jugé bon de me réveiller avant de sortir pour son footing matinal.

-On est samedi.

Je restai un instant stupéfaite, prête à demander quel était le rapport, avant de me rappeler que les salariés de mon équipe ne viendraient pas au studio le week end. Je m'étais tellement immergée dans le travail durant la disparition de Nokomis que j'en avais presque oublié l'existence des jours de repos.

-Oh... samedi...

Je me sentis soudain envahie d'un terrible sentiment de stupidité, la porte ouverte dans la main, et le regard narquois de Nokomis posé sur mon visage.

-C'est ce qu'on appelle une addiction au travail, ça, mon Ester.

-Silencio. Grognai-je en refermant la porte d'entrée. J'avais... oublié.

-Je vois ça. Ricana-t-elle. Tu étais si pressée de retrouver ton cher collègue que tu n'as pas hésité un seul instant à reposer la faute sur moi.

-Je suis désolée, d'accord? Rétorquai-je en passant une main agacée dans mes cheveux. Et laisse Thomas en dehors de ça, c'est moi qui me suis énervée toute seule.

-Mouais. C'est toi qui le dit.

L'antipathie de Nokomis envers mon collègue ne semblait qu'avoir grandi après notre sortie de la veille, pour aller trouver Santoni. La jeune suomen ne l'avait pas dit explicitement, mais elle n'avait cessé de lancer de petites piques à son sujet au cours de toute la soirée, ce qui avait eu le don de passablement m'agacer.

SauvagesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant