Sueur nocturne

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-Je n'aurai jamais imaginé voir Da-jee-ha-meh'na dans une ville comme Paris. Murmura Nokomis à mon oreille lorsque nous sortîmes de la voiture, au pied du grand immeuble Haussmannien. 

-Moi non plus. Avouai-je. Mais en ton absence... elle n'avait confiance en personne d'autre pour veiller sur moi. 

-Je lui ai causé bien des ennuis. Grogna la jeune femme. 

-A elle, à moi, et à bien des gens. Lui reprochai-je en glissant la clef dans la porte du bas du bâtiment. Quelle idée stupide de te jeter ainsi dans la gueule du loup!

-Mais si je ne l'avais pas fait... en serait-on là aujourd'hui? Tous ces frères et sœurs libérés par le gouvernement kowo? La dépouille de mamé enfin envoyée rejoindre Ukko? Tu sais, j'ai vu ton discours à la télé. Je sais tout ce que tu as fait pour... pour moi. 

-Pour toi, pour Hen'Ruay, et pour les suomen. 

-Oui, aussi. Admit-elle. Mais avoue bien que tu n'y aurais peut être pas mis autant de... coeur si tu ne devais pas sauver ta magnifique princesse des griffes des vilains kowos, pas vrai?

-Vale, vale. Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre. Soupirai-je en montant les escaliers, Nokomis sur les talons, nos mains serrées l'une dans l'autre avec force. 

Lorsque la porte de l'appartement s'ouvrit, Nokomis poussa un long soupir qui semblait être de nostalgie. 

-Cha'na... murmura-t-elle. Rien n'a changé ici. C'est comme si... j'étais partie hier. 

-Si seulement. Grogna Da-jee-ha en pénétrant derrière nous dans l'appartement. Moi épuisée. Dormir.

-Moi de même. Ajouta Santoni en nous dépassant. Je ne pourrai pas supporter vos petits mots doux une seconde de plus. Pourquoi m'as-tu abandonné derrière avec eux, Da-jee-ha?

-Voir toi soupirer dans rétroviseur être très amusant. Confessa la cheffe suomen en finissant d'ôter ses chaussures. 

Santoni me jeta un regard ahuri tandis que Da-jee-ha montait à l'étage, vers la chambre qui avait été la mienne et qu'elle occupait désormais. 

-T'y crois à ça, toi? 

-Où est donc passée ta répartie légendaire, Santoni? Raillai-je. 

-J'aimerai t'y voir, toi. Grogna-t-il. Je sais toujours pas si elle m'aime bien ou si elle attend une bonne occasion de m'étriper. 

-Tu captes vraiment rien aux femmes, mon pauvre vieux. Lança Sang en claquant la porte.

-Attends. Tout le monde dort ici? Demanda Nokomis.

-Ta compagne a un peu râlé quand nous avons commencé à partager un lit par manque de place, mais maintenant on est au dessus de ça. Déclara Sang avec un sourire malicieux en pénétrant dans la grande pièce de vie.

Le regard que me lança Nokomis était assassin. 

-No me mires asi, mi amor. Me défendis-je. Elle dort sur le canapé.

-Si on ne peut même plus plaisanter. Ricana Sang en se jetant justement sur sa couche, dans laquelle je ne l'avais cependant jamais vue dormir, il est vrai. 

Santoni, de son côté, nous salua d'un bâillement avant de monter à son tour à l'étage, dans sa chambre qui m'avait servi de bureau auparavant. Nokomis, elle, déambula quelque peu dans la salle, prenant de grandes inspirations comme pour mieux ressentir l'air du lieu qu'elle avait quitté si longtemps auparavant. Elle s'effondra en travers du canapé sur lequel Sang se trouvait déjà.

-Un canapé... par Ukko, ça fait si longtemps que j'en ai pas touché un vrai... 

-T'as quelques trucs à rattraper, j'imagine. Lui glissa la mystérieuse femme. Je vous sert un petit verre, à toute les deux? Vous allez avoir besoin d'un petit remontant après le long voyage qu'on vient de faire. 

SauvagesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant