• Le vilain petit canard est parfois le plus pur de tous •
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...SERGUEÏ...
La télévision en fond sonore, je repose mon esprit, couché sur le sofa, mains croisées sur mon torse, dans l'attente. J'écoute distraitement ce que raconte Harley Atkins, fraîchement sorti de l'hôpital où je l'ai emmené, indirectement. Depuis la tentative d'assassinat dont il a été victime, il a lancé une traque contre nous. Son but ultime : trouver le meurtrier qui s'en prend aux candidats au poste de gouverneur de l'Etat du Swannaska et montrer aux gens qu'il est possible de mettre un terme à la puissance criminelle de cet endroit. Sa campagne est presque plus médiatisée que celle de Christian West, prochaine victime sur notre liste. Harley Atkins se proclame, avec ridicule, « celui qui a survécu », comme si rien n'avait été orchestré pour qu'il soit toujours vivant.
Je ne suis pas du genre à rater ma cible. Peu importe l'arme que j'utilise, j'ai toujours bien fait mon travail, rendant fier mon père et jaloux mon frère et si Harley Atkins est toujours vivant même après le fait que je l'aie empoisonné pendant un repas d'affaires, c'est parce que je l'ai voulu, ou plutôt parce que Vassili Orlov l'a voulu. Je trouve Harley Atkins complètement fou, d'ailleurs. Se laisser assassiner de cette matière simplement pour obtenir plus de votes, avoir une meilleure image, celle du héros qui sauvera l'Etat, celle du survivant qui vengera ses adversaires est vraiment très peu héroïque en fin de compte. S'il a survécu, c'est parce que c'est lui-même qui a passé un marché avec le parrain de la Sem'ya : si Vassili l'aidait à obtenir le statut de gouverneur, alors Atkins l'autoriserait à avoir le contrôle sur cet Etat concernant toutes les affaires illégales qui le font prospérer et rendent, par exemple, Santa Faclino si riche ou Génésia si agréable à vivre.
Les hommes sont tous les mêmes : ils cherchent le pouvoir et ils l'obtiennent par la facilité, en passant des deals avec une mafia qui envoie alors un groupe de mercenaires à ses ordres pour faire le boulot.
Atkins se fait passer pour un bon citoyen, défendant ses adversaires froidement assassinés alors qu'en réalité, c'est lui qui a commandité leur meurtre.
Pas très reluisant.
Soudain, mon téléphone vibre. Toujours les yeux clos, je l'attrape distraitement et jette un coup d'oeil à ma nouvelle notification. C'est un message de Yoko.
— Alors ? Tu vas y aller à ce rendez-vous ou tu vas lui poser un lapin ?
Je ne daigne même pas répondre à Rayle qui s'est accoudé au dossier de mon sofa et qui me fixe, l'air lubrique. Comme si j'étais devenu sa nouvelle série préférée, il s'enquiert tous les jours de l'évolution de ma relation avec l'amie de Léora Lane, attendant avec impatience les détails croustillants qui ne surviendront pas. Enfin, je pense qu'ils ne surviendront pas.
Yoko Nishimura : Salut, toujours bon pour cette aprem ? :)
J'ai comme l'impression qu'elle a peur que je ne vienne pas. Je lui réponds rapidement et repose mon téléphone sur la table basse avant de me remettre dans la même position.
— Au fait, déclare Rayle avant de se pencher vers moi pour me chuchoter, elle a acheté de la très belle lingerie, très... sexy.
J'ouvre un oeil et considère, désabusé, son sourire concupiscent. Qu'est-ce que ça peut bien me faire ? Est-ce que cette information me concerne ? Je ne crois pas. Yoko Nishimura peut bien acheter ce qui lui plait. Je ne comprends pas bien où il veut en venir. Il continue de me fixer, attendant une quelconque réaction de ma part mais je me contente de soutenir son regard sans broncher, ce qui a l'air de l'exaspérer.
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Cruelle Virtuosité | T1, T2 & T3 | TERMINÉ
ActionBrûlée. Traumatisée. Dégoûtée. Voilà les mots que Leora Lane utiliserait pour se qualifier. Depuis l'incendie qui lui a ravi ses parents ainsi que sa confiance en elle, Léo se contente de suivre les aléas de son existence sans prendre de réelle déc...