| CHAPITRE 29 |

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• Un loup, bien que solitaire dans l'âme, n'est jamais seul •

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...ROSE...


« Harley Atkins, nommé gouverneur à cause de l'état d'urgence dans lequel le Swannaska a été plongé à cause de la démission du Gouverneur actuel et l'assassinat du candidat Christian West il y a deux jours, met tout en oeuvre pour retrouver les meurtriers qui ont également attenté à sa vie. Sa campagne contre la délinquance et le crime organisé... »

Je coupe la radio et sors de ma voiture, soi-disant d'attaque pour une nouvelle journée. Je me dirige vers le bâtiment principal en retenant un bâillement une fois dans le hall.

— Bonjour, Rose ! s'exclame Paulo en me saluant depuis l'accueil.

Je lui réponds par un bref sourire tout en me dirigeant vers les vestiaires et la salle de repos attribués au personnel hospitalier. À peine arrivée, j'entends déjà les discussions envelopper l'espace. La voix de Sophia et de Lauren s'élèvent de l'autre côté de la paroi. Il ne faut jamais rien raconter à ces deux-là car tout ce qu'elles entendent se sait dans la minute. J'ai déjà fait l'erreur de leur poser une question sur des médicaments contre l'angoisse et tout le monde s'est mis à s'enquérir de ma santé dans l'heure. Je ne m'entends pas très bien avec elles, surtout depuis que le docteur Slaughter a placé sa confiance moi plutôt qu'en elles. Elles ont maintenant tendance à cesser tout bavardage lorsque je fais mon entrée dans la pièce, ce qui ne me dérange pas plus que ça.

Je ne comprends même pas pourquoi elles me jalousent. Je suis imparfaite, comme tout le monde mais je suis assez intelligente pour camoufler cet aspect de ma vie. En revanche, c'est visiblement un échec puisque quelqu'un, un homme terriblement mal intentionné, a réussi à déterrer ce que j'avais pris soin de faire disparaître.

— Je suis sûre qu'elle n'est pas assez forte pour ça. C'est une idiote !

— Le Docteur est vraiment trop optimiste parfois... je me demande qui va prendre le relais lorsqu'elle sera en dépression.

— S'il me le demandait, je dirai non, assurément ! Je ne veux pas faire des cauchemars toutes les nuits à cause de ce dingue ! Le boulot me vole déjà assez d'heures de sommeil comme ça.

Je lève les yeux au ciel. Ces filles sont censées être des infirmières donc... où est le respect pour les patients ? Mais je n'en suis pas pas surprise car l'hypocrisie fait partie intégrante du comportement de mes deux collègues. Je n'ai jamais vu personne les surpasser dans ce domaine-là. Même Paulo me l'a fait remarquer une fois. Ces deux pipelettes sont aussi égoïstes et prétentieuses l'une que l'autre de sorte que leur conversation ressemble plus à deux monologues qui ne se répondent pas. Sophia parle mais Lauren ne l'écoute pas et inversement, ainsi toutes deux sont-elles ravies d'exposer leurs opinions et leurs problèmes sans être jugées.

Au bout de quelques secondes, je me décide à ouvrir la porte ce qui a l'effet habituel de clore les bouches maquillées des deux femmes. Un masque tombe sur leur deux visages en même temps. Elles me sourient et me saluent avec une amabilité fausse que je décèle aisément. Je retiens un soupir de lassitude.

— Salut, Lane.

— Salut, je vous dérange ?

— Oh, non, non, fit Lauren en balayant l'air de sa main droite.

Accrochant mon manteau dans mon casier et déposant mon sac à l'intérieur, j'enfile ma blouse en les ignorant et commence déjà à m'angoisser un peu pour cette journée à cause d'une seule et unique personne.

Cruelle Virtuosité | T1, T2 & T3 | TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant