| CHAPITRE 12 |

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• Est-il judicieux de passer un marché avec l'un des suppôts de Satan ? •

~ ~

...ROSE...


Je reviens d'une soirée bien arrosée et pourtant, je n'ai jamais été aussi sobre qu'en cet instant. Une rage violente me prend aux tripes. Je n'ai jamais autant haï quelqu'un. Je ne  me pensais pas capable d'une telle haine mais il s'avère que Bogdan Loukianov est foncièrement doué pour créer des sentiments extrêmes qui n'avaient auparavant jamais existé. C'est la première fois depuis longtemps que je sors l'arme que j'ai depuis que mon père m'a appris à tirer. Tout ce temps, je la gardais soigneusement dans mon sac à main, toujours prête à la dégainer en dernier recours. Je n'ai pas réfléchi une seule seconde quand j'ai entendu sa foutue voix lorsque j'ai mis un pied dans le salon. Au départ, je pensais que Léo regardait quelque chose sur son ordinateur mais je me suis bien vite rendue compte que je connaissais cette voix.

— Rose... baisse ce... pistolet, demande doucement Léo, terrifiée.

Je ne la regarde pas. Je garde mon attention rivée à l'homme qui la maintient et me fixe avec un air amusé que j'aimerai arracher de son visage. On dirait qu'il adore la situation. Non, c'est certain. Il aime me voir dans un tel état et il me montre avec arrogance qu'il a réussi à avoir ce que je refusais de lui donner.

Dîtes-moi que je rêve ? Dites-moi que c'est un cauchemar !

— Lâche-la, je crache.

— Je ne la retiens pas prisonnière, me dit-il en retirant lentement ses mains des bras de ma soeur qui fixe l'arme toujours braquée dans sa direction avec crainte.

Mais son regard se perd dans le néant jusqu'à ce qu'une nouvelle expression fasse lentement surface sur son visage. La voix douce et volontairement apaisante m'indique clairement que Quinn est devant moi. Elle se lève d'ailleurs et avec un regard bienveillant, elle tend ses mains devant elle en se plaçant volontairement devant le Virtuose qui n'a toujours pas délaissé sa malice.

— Rose, écoute-moi. Baisse cette arme, d'accord ? La violence n'a jamais rien réglé. Bogdan ne nous a rien fait.

Bogdan...

Pourquoi le défend-elle ? Depuis combien de temps cette enflure est-il ici ? Ne me dites pas que...

— Depuis combien de temps es-tu là ? je tonne.

Il ne me répond pas, bien trop concentré sur Quinn qui fait preuve d'une plus grande confiance en elle, d'une plus chaleureuse douceur et d'une plus grande tranquillité d'esprit que Léora. Il la contemple avec une sincère fascination qui me rend encore plus furieuse. On dirait presque qu'il a oublié que j'étais là, prête à lui tirer une balle dans le crâne. Il ne voit que ma soeur.

— Rose ! s'exclame Quinn. Range ça. Tu ne peux pas lui tirer dessus.

— Pourquoi ? Depuis quand est-il ici ? Qu'est-ce que tu as fait à ma soeur ?!

Je retire le cran de sureté et vise à nouveau la tête de Bogdan Loukianov mais Quinn se met pile dans mon champ de visée, déterminée à le protéger pour une raison que j'ignore. Dans ma tête, une centaine de scénarios se succède et je suis prête à appuyer sur la détente quand je m'imagine Bogdan Loukianov en train d'abuser de ma soeur. La rage me fait voir rouge et je suis à deux doigts de tirer quand Quinn attrape brusquement le canon de mon arme pour tourner le pistolet dans sa direction, contre sa poitrine. J'écarquille les yeux et relâche mon doigt, secouée par des frissons d'horreur.

Cruelle Virtuosité | T1, T2 & T3 | TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant