| CHAPITRE 6 |

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• Un agneau au milieu d'une meute de loup •

~ ☀︎ ~

...LEO...
[ co-conscience : Millicent & Orrell ]


Non seulement ce grand mafieux excentrique nous a offert une robe, un gilet, des chaussures et même un foulard assorti mais aussi du maquillage. Il a dépensé tout ça pour nous ! Et je n'ai qu'une envie : tout tester mais ce soir, je me suis contentée simplement de faire disparaitre nos cernes, d'illuminer un peu notre visage, de magnifier nos yeux pour ne pas avoir l'air d'un zombie à peine sorti de terre. Il m'a fallu un peu plus d'une heure pour être parfaitement prête. J'ai même enfilé la somptueuse toilette - oui, j'appelle ça comme ça parce que j'ai la sensation d'être une vraie princesse - et face au miroir, je nous reconnais à moitié. Je remets correctement mes cheveux plus longs que j'ai bouclés et qui tombent gracieusement sur mes épaules et souris.

Narcissique.

Je t'emmerde, Orrell.

Ce soir est pour moi un grand soir parce que c'est la première fois en deux mois que nous sortons en ayant en tête que nous devons vaincre nos démons et nos peurs, ou du moins celles de Léo. Je jette un coup d'oeil à mes bras dénudés puis tout mon décolleté. Je grimace en touchant cette peau abimée avant de soupirer.

— Sois toi-même et tout ira bien. Sois fière. Tu es magnifique.

Je répète ça en scrutant mon reflet. Je suis magnifique et personne ne peut dire le contraire. Ce n'est pas si compliqué. Je me fiche de ce que les autres pensent. Seul mon avis compte. J'attrape les escarpins que je chausse et surprise par le confort, je rejoins les garçons déjà prêts dans le salon. Le bruit que font mes talons les interpelle si bien qu'ils se tournent tous dans ma direction de concert. Une bouffée de panique qui ne vient pas de moi me fait presque trébucher mais je garde la tête haute et un sourire léger aux coins des lèvres. L'incrédulité se lit sur leur expression à mesure que je m'avance vers eux, le foulard reposant dans le creux de mes coudes et glissant contre mon dos. J'ai décidé de ne pas prendre le gilet parce qu'il fait bien trop chaud en ce moment et parce que ça n'allait pas vraiment avec la tenue.

Il faut souffrir pour être belle et je crois que nous sommes assez habitués à la souffrance pour supporter le froid.

Amusée par leur silence stupéfait, je souris.

— Vous avez perdu votre langue ?

Ma malice n'échappe à aucun d'entre eux et ils me reconnaissent sans difficulté.

— Tu es magnifique, Millie, déclare Rayle en premier.

Je hausse des épaules avant de m'incliner en avant pour lui dire à voix basse :

— Tu peux dire que nous sommes magnifiques. Léora est là aussi.

Et t'oublies quelqu'un...

— Oui... et Orrell aussi, j'ajoute en roulant des yeux.

— Elle vous va super bien ! s'exclame soudain Lucas.

— Merci, je sais.

Lucas rit, amusé par mon comportement tandis que je vois que Dan me fixe avec un air neutre qui ne lui va pas du tout. Je n'arrive pas à savoir à quoi il pense exactement mais je ressens facilement sa méfiance à mon égard. Je n'ai pas fronté souvent ces temps-ci. À vrai dire, Quinn a joué un plus grand rôle dans l'amélioration de notre santé mentale et physique. Je suis restée en arrière plan même s'il m'est arrivé parfois de vouloir prendre le contrôle pour me confronter à cet espèce d'abruti qui blessait Léora sans cesse. Ma relation avec Bogdan s'est un peu détérioré et je ne pense pas me tromper en affirmant qu'il ne m'aime pas trop.

Cruelle Virtuosité | T1, T2 & T3 | TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant