• Game over •
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...RAYLE...
J'avais oublié à quel point on pouvait devenir sourd pendant une fusillade.
Sonné par le coup de poing qu'on m'a assené, le premier coup de feu et tous ceux qui ont suivi, ce n'est qu'après une dizaine de minutes que je retrouve mes esprits et que le son revient percuter mes tympans. Je ne suis pas blessé mais je sens que mon crâne va exploser à cause du bruit qui m'entoure. On hurle, on tire dans tous les sens, on se bat à mort. Le petit restaurant est à la fois un nouveau cimetière à mafieux et un ring dans lequel s'affrontent des gens de diverses origines, bien décidés à gagner.
Si Natale n'avait pas été aussi vif, je crois que le Russe m'aurait embarqué ni une ni deux pour m'emmener dans un lieu sombre et glauque dans lequel Vassili aurait pu me torturer à sa guise. C'est d'ailleurs l'un des Italiens qui m'a trainé dans un coin du restaurant après la droite que je me suis reçue.
— Putain, qu'est-ce qui t'a pris ?
Je lève la tête vers l'un de mes sauveurs du jour qui utilise une table renversée comme bouclier de fortune. Je sursaute et essaye de revenir complètement à moi afin de ne pas être un putain de boulet. Je sors mon flingue et tente d'analyser la situation.
— Ça se voit que tu ne me connais pas bien, je rétorque en tirant sur l'un de nos assaillants.
Il nous est impossible de sortir de cet endroit qui s'est transformé en vrai guets-apens. Dehors, il y a tout autant de violences. Les Italiens et les Colombiens affrontent les Russes cachés derrière des voitures stationnées. Dans le restaurant, il y a du sang partout. Des douilles partout. Du verre explosé partout. Tout est en sens dessus dessous et le serveur innocent que j'avais vu en rentrant, s'avère un grand fils de pute car ce dernier est armé et est justement en train de nous flinguer.
Putain... j'aurai dû me douter que même le personnel était sous les ordres de Vassili.
Vassili qui est à deux doigts de disparaître car je l'aperçois de l'autre côté de la pièce, protégé par deux armoires à glace qui le poussent en direction des cuisines.
Pas moyen que tu te barres, vieil aveugle.
— Couvre-moi, j'ordonne à l'Italien qui me regarde comme si j'étais fou.
Je vois que Natale et Jordi ont vu la même chose que moi car au moment où Vassili s'enfuit par les cuisines, ces deux-là bondissent et courent dans la même direction que moi. Je sors de derrière la table et me précipite vers la porte menant aux pièces réservées au personnel en tirant sur quiconque ose me viser avec son arme. Un mec se retrouve avec un trou dans le crâne. Un autre jure quand l'une de mes balles l'atteint dans l'épaule. J'esquive quasiment tout et me projette contre la porte pour atterrir dans les cuisines.
— Tu n'iras nulle part, il vecchio, hurle Natale. (L'ancien).
Sa voix résonne.
On dirait presque le psychopathe d'un film d'horreur.
Je cours dans leur sillage et évite les tirs des deux armoires russes qui font office de garde du corps pour l'aveugle. Avec une violence inouïe, l'une d'entre elles attrape une étagère et la fait basculer en plein milieu du passage. Natale perd presque l'équilibre mais Jordi saute par dessus sans aucun problème. J'arrive à les rattraper, carburant à la haine.
Vassili ne doit pas nous échapper.
Nous déboulons quelques minutes plus tard dans la cour de derrière, là où les livraisons se font. Je crois pendant un instant les avoir perdus de vue mais ces connards, cachés derrière la petite fourgonnette garée au milieu de la cour nous canarde. Une balle me frôle. Je jure entre mes dents et plaque ma main droite sur ma cuisse.
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Cruelle Virtuosité | T1, T2 & T3 | TERMINÉ
ActionBrûlée. Traumatisée. Dégoûtée. Voilà les mots que Leora Lane utiliserait pour se qualifier. Depuis l'incendie qui lui a ravi ses parents ainsi que sa confiance en elle, Léo se contente de suivre les aléas de son existence sans prendre de réelle déc...