• Tu préfères : mourir noyé dans l'océan Atlantique suite au crash de ton avion ou tué sauvagement par des mafieux ? •
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...LUCAS...
Quand je me réveille, j'ai l'impression que mon visage a fusionné avec le coussin sur lequel j'étais couché. Je peine à ouvrir les yeux, la nuque ankylosée et le corps douloureux. Et j'ai un mal de tête en prime. Je ne bouge pas, dépassé par ce qu'il se passe actuellement en moi après ce dîner de l'horreur auquel nous avons dû nous rendre hier. Je me contente de soupirer longuement et laisse tomber mon bras le long du canapé sur lequel je me suis endormi en rentrant. Plus jamais je ne mangerai en compagnie de ces Italiens de mes deux ! Quelle horreur ! Je me suis senti comme une petite souris inoffensive au milieu d'un troupeau de lions affamés. J'ai ressenti exactement la même chose que lorsque nous étions invités à ces réunions dans lesquelles Vassili conviait les membres importants de sa famille et de la Sem'ya. Nous y allions rarement ; nous n'étions que de simples tueurs à gage, des exécuteurs, des soldats. Et je ne m'en plaignais pas. Je déteste cet air supérieur que tous croient bon arborer.
Et pire encore, hier, nous nous sommes retrouvés à deux face à quatre Italiens et un Irlandais. Dan et Léora ont disparu sans nous prévenir. J'avais envie de m'enfuir mais en voyant Carmine commencer à critiquer Bogdan et sa puttana, - j'ai eu envie de le pousser par la fenêtre quand il a insulté Léora de cette façon - j'ai compris que Rayle et moi devions rester pour faire bonne figure même si le plus gros sujet avait déjà été abordé.
Et de toute façon, fuir en béquille aurait été ridicule.
Nous avons donc dû participer à une partie de poker puis Natale a fait venir des danseuses en notre honneur. Rayle a retenu avec force une grimace quand l'une d'entre elles a choisi de venir le chauffer, lui et assis à ses côtés, j'ai remarqué l'air à la fois satisfait et mesquin qu'arborait notre hôte. Natale Mancuso m'a toujours paru malsain, un vrai cinglé qui me fout les jetons. J'ai, bien sûr, eu le droit à une danse moi aussi pendant que les Italiens fumaient le cigare ou que Natale proposait un rail de coke à Rayle qui refusait poliment. La soirée semblait n'en plus finir.
Heureusement, vers trois heures du matin, légèrement bourrés, nous avons quand même réussi à prendre la décision de rentrer. Le moment du trajet retour est flou dans ma tête mais au final, j'ai dû m'échouer sur ce canapé pour ne plus en bouger.
J'ouvre un oeil surpris quand quelque chose de mouillé vient glisser contre ma joue. Je me retrouve face à la gueule de Fiasko qui me lèche consciencieusement le visage. Je fais un mouvement lent pour le repousser mais je n'en ai pas la force si bien que je finis par abandonner au bout de deux secondes. Mais ce petit fou lâche un aboiement qui résonne dans ma boite crânienne.
— Chuuuuuut, tais-toi, je marmonne en posant mon index sur son museau.
Il ne m'écoute pas du tout. Aaargh ! J'ai l'impression d'avoir un écho affreux de ses jappements.
— Fiasko !
La voix de Léora vient me délivrer de ce supplice. Son chien disparaît pour rejoindre sa maîtresse alors que je bascule sur le dos en lâchant un soupir terrible. Quand j'ouvre les yeux à nouveau, je vois la tête de la chanteuse près du dossier sur lequel elle s'est accoudée.
— Tu vas bien ?
— Couci-couça*, je réponds en français ce qui lui fait lever un sourcil perplexe alors je le lui traduis en anglais.
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Cruelle Virtuosité | T1, T2 & T3 | TERMINÉ
ActionBrûlée. Traumatisée. Dégoûtée. Voilà les mots que Leora Lane utiliserait pour se qualifier. Depuis l'incendie qui lui a ravi ses parents ainsi que sa confiance en elle, Léo se contente de suivre les aléas de son existence sans prendre de réelle déc...