| CHAPITRE 18 |

703 65 39
                                    

• Un chat non échaudé devrait quand même craindre l'eau froide •

~ ♠︎ ~

...DAN...


— Je sais, je sais. T'es aussi inquiet que moi...

Je soupire, la tête de Fiasko entre mes mains et je me mets à le fixer dans le blanc de ses yeux sombres. Ses oreilles tombent avant de se relever brutalement à chaque fois que je lui parle, la tête légèrement penchée sur le côté. Pourquoi je parle avec un chien ? J'en sais rien. C'est le seul dans cet appartement qui ne me tape pas sur les nerfs. Rose est insupportable et rejette toute la faute sur ma personne. J'ai l'habitude alors ça me passe au dessus mais je jure que je vais perdre patience si elle continue de me frapper avec son foutu magazine à chaque fois que j'ai le malheur de fermer les yeux pour reposer mon cerveau qui est sans cesse en train de réfléchir pour essayer de retrouver Léora. J'ai moi aussi besoin de dormir, je suis un être humain comme tout le monde bien qu'elle ait l'air de penser le contraire. Ce n'est pas en me privant de sommeil que je réussirais à trouver une solution, un plan parfait...

Heureusement, je ne suis pas le seul à bosser dessus. Les gars font tout leur possible pour comprendre ce que Matveï et Sasha préparent. Sergeï va se battre à l'Entrepôt pour canaliser son énergie afin de se concentrer uniquement sur le fait d'anticiper les agissements des mafieux et Rayle aide Lucas à ratisser la ville afin de trouver le lieu de séjour de notre observatrice. Car comme nous, ils ont dû changer d'endroit pour nous empêcher de les retrouver en une seconde.

Ça va faire cinq jours que Léo a disparu. Aucun signe d'elle. Et cette absence commence à inquiéter ses deux amies, malgré l'effort que je fais pour répondre à leurs messages du mieux que je peux. Et ce matin, Rose m'a sorti la pire idée qui soit, à savoir prévenir Gareth Ashford. Quelle sorte de brillante décision est-ce, au juste ? Comme si la police de Midnight Falls allait nous être d'une quelconque aide alors que nous ne pouvons donner aucun indice, rien expliquer... Non. Il vaut mieux qu'on s'en occupe nous-mêmes.

Je continue de caresser le chien de Léo en essayant de comprendre : pourquoi la kidnapper maintenant ? Que vont-ils lui faire faire ? Dur de savoir exactement ce que veut faire Matveï car ce type est complètement imprévisible, encore plus que moi. Des idées étranges germent sans cesse dans son esprit, des idées auxquelles je n'aurai jamais pensé, des idées qui me font souvent dire que Matveï devrait être interné quelque part ou qu'il pourrait être à l'origine de l'extinction de la race humaine. Je pense qu'il serait bien capable de se créer une propre secte, de pousser n'importe quel être humain, même le plus sain, à commettre les pires atrocités. Quand je l'ai connu pour la première fois, j'hallucinais. Je dois admettre qu'il me fascinait. Sa manière de penser différait tellement de celle des gens que je côtoyais que ça en était stupéfiant. Si nous sommes connus dans le monde pour le communisme, Matveï en représente en revanche l'extrême opposé : c'est un professionnel de l'individualisme, de l'égocentrisme et du narcissisme.

Je n'ai jamais connu la mère de Sergueï mais je suppose que mon meilleur ami a hérité de la plupart de ses traits car il ne ressemble en rien à son patriarche. Heureusement pour lui d'ailleurs. Ça lui évitera de finir comme Vlad, son ainé. Je n'ai jamais aimé ce gars. Je restais avec lui juste pour soutenir Sergueï qui était incapable de lui dire non et puis... voir Vlad dans des situations improbables avait le mérite de me faire rire.

Jusqu'à ce qu'il recommence à me casser les couilles.

— T'aurais pas un pouvoir magique, toi ? Du genre... savoir exactement où se trouve ta maîtresse ?

Cruelle Virtuosité | T1, T2 & T3 | TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant