| CHAPITRE 13 |

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• Notre secret sera-t-il en sécurité entre tes mains ? •

~ ~

...ROSE...


— Et je suis censé rester attaché pendant combien de temps ?

Je le détaille des pieds à la tête, bras croisés avec une expression impassible. Ne voulant pas expérimenter l'une de ses crises de colère injustifiées une nouvelle fois, j'ai pris des précautions. C'est pour cette raison tout à fait normale que Bogdan Loukianov a désormais la cheville menottée au repose-pied en métal du bar de notre cuisine. Comme pour m'agacer d'ailleurs, il n'arrête pas de donner des coups dedans afin de faire le plus de bruit possible, rictus au coin des lèvres. Libéré, la ressemblance entre un enfant de trois ans très turbulent et lui-même est d'autant plus frappante. Je me pince l'arrête du nez alors qu'il continue de faire teinter la menotte contre le métal, dans un bruit agaçant au possible.

— Jusqu'à ce que je te tire une balle dans le crâne parce que tu m'auras rendu folle, je lâche, les dents serrées.

— Tu étais vraiment obligée de faire ça ? me demande ma soeur assise dans le canapé, Fiasko récemment réveillé couché à ses pieds, les sens en alerte.

— Oui. Je le préfère limité dans ses mouvements. Je n'ai pas aimé me faire étrangler, je maugrée en envoyant un regard noir au criminel qui continue de me sourire.

Mais je vois dans son regard qu'il va dans peu de temps sortir une ineptie de plus qui va me taper sur le système. Ça ne manque pas.

— Pourquoi t'as des menottes, Rose ? Ne me dis pas que l'infirmière très rangée et calme aime ce genre de jeu sexuel ? fait-il faussement outré.

Pour toute réponse, je plaque mon arme que j'ai récupérée plus tôt sous son menton et plonge mon regard noir dans le sien. Loin d'être intimidé, il semble encore plus amusé quand je lui dis de la fermer s'il ne veut pas que je lui arrache la langue. Quand je me recule, je fais face à l'expression hébétée de ma soeur qui me fait grimacer. Elle ne m'a jamais vue aussi agressive. Elle sait que je peux avoir un comportement très explosif tout autant que froid mais jamais je n'avais tenu une arme entre mes mains pour menacer un autre être humain.

Si on peut considérer le Virtuose comme tel.

— Maintenant, dis-nous ce que tu entendais par un carré d'as. Il s'agit des hommes que le gouverneur voulait trouver, n'est-ce pas ?

— Je vois que ce n'est pas passé dans l'oreille d'une sourde, ricane-t-il en s'accoudant au bar, nonchalant. Ils ont le même genre de tatouage que moi mais avec un as différent. On nous appelle donc par ce dessin. Mais vous avez sûrement déjà dû les rencontrer.

— Je n'ai jamais croisé le chemin d'un autre mafieux que toi ou cet Ivan de la dernière fois, je réplique, perplexe quant à ses propos.

Il hausse des épaules et sourit malicieusement, sans nous dire quoi que ce soit de plus sur eux alors je continue mon interrogatoire pendant que ma soeur reste étrangement silencieuse.

— Comment peux-tu savoir qu'ils ne travaillent plus pour Vassili ?

— Pourquoi penses-tu que les policiers croient que je suis parti à l'autre bout du pays ? J'étais bloqué ici, je n'ai pas pu créer un tel leurre. Et s'ils ont fait une chose pareille pour me protéger d'une partie de nos ennemis, ça veut dire qu'ils ont renoncé à suivre les ordres, dont celui de me tuer. Ils doivent certainement attendre que je les retrouve maintenant.

Cruelle Virtuosité | T1, T2 & T3 | TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant