| CHAPITRE 16 |

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• L'être le plus vil et le plus malicieux n'a pour autre nom que... Netflix •

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...LEO...


C'est par d'affectueux coups de langue que je me fais réveiller, un samedi matin. Je fronce les sourcils, en croyant que je rêve encore mais ce n'est pas le cas car en ouvrant un oeil, je me rends compte que Fiasko a les deux pattes avant sur mon lit et la gueule à quelques centimètres de mon visage. Et comme pour me montrer qu'il est fier d'avoir réussi à me réveiller, il me lèche sans prévenir la joue.

— Argh, arrête ! Pas de bon matin ! je marmonne en lui tournant le dos, essuyant la bave de mon chien avec une grimace.

J'aime Fiasko, d'ailleurs je pourrai lui faire des câlins et des papouilles toute la journée mais je ne comprends pas les gens qui se laissent lécher le visage et la bouche par leur animal. Ça a quand même tendance à me dégouter. Ce n'est pas comme si les chiens léchaient tout et n'importe quoi à longueur de journée ! Je grogne quand je sens son museau s'enfoncer dans mon dos.

— Mmm.

Il aboie ce qui me fait sursauter. Je grogne et enferme ma tête dans mon oreiller. Pour une fois que je réussissais à dormir... Comme d'habitude, j'ai passé le plus clair de la nuit les yeux ouverts et l'esprit réveillé malgré la fatigue qui se faisait ressentir de minute en minute. Je hais les insomnies et je n'arrive même pas à m'habituer à cette situation pourtant familière. Depuis que j'ai fait une crise chez Rina, les images du souvenir oublié m'obsèdent, tout autant que les lettres du Virtuose que je lis et relis depuis, comme si je voulais déceler un message caché dans ses paroles énigmatiques. D'ailleurs, je n'ai pas reçu de troisième lettre... et je me suis rendue compte que je ressentais de la déception, un sentiment qui ne devrait même pas avoir lieu d'être. Enfin ! Qu'est-ce qu'il ne va pas chez moi ? Pourquoi vouloir recevoir une lettre d'un psychopathe en puissance qui fait en sorte de vous retourner le cerveau à chaque mot ? Je ne me comprends pas. Et je me sens de plus en plus perdue parce que j'ai beau réfléchir, je ne vois pas comment faire pour « raviver mes pseudos souvenirs » de l'incendie.

Je commence sérieusement à délirer...

Je me redresse vivement et me masse le visage. Sérieusement, je n'ai rien oublié de cette nuit. Je sais exactement ce qu'il s'est passé. Comment est-ce que je peux tout remettre en doute à cause des propos de quelqu'un qui n'était même pas là le jour de l'incendie ?

— Espèce d'idiote, je marmonne, ce à quoi Fiasko aboie.

Je me tourne vers lui. Il me regarde, la gueule ouverte et la langue pendante.

— C'est moi ou tu viens de confirmer ce que je viens de dire ?

Il penche la tête sur le côté, la gueule fermée comme s'il essayait de comprendre ce que je lui racontais. Je souris et lève les yeux au ciel avant de lui gratter le crâne et de me lever. J'attrape mon sweat et mon jogging que j'enfile pour me rendre dans la cuisine afin d'aller voir s'il reste quelque chose à manger. En silence, suivie de près par Fiasko qui semble plus excité qu'à l'accoutumée, j'arrive dans la cuisine et trouve ma soeur aux fourneaux. Je m'arrête au milieu du couloir, surprise et ne remarque que maintenant la douce odeur de pancakes qui embaume la pièce. The Pointer Sisters chantent à tue-tête dans l'appartement, avouant leur envie de se laisser aller et ma soeur, qui n'est ni une grande danseuse ni une grande chanteuse, fredonne en remuant son corps sur place devant les plaques de cuisson. Je souris, amusée et m'installe au bar en l'observant cuisiner sans qu'elle n'ait remarqué ma présence.

Cruelle Virtuosité | T1, T2 & T3 | TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant