• Est-ce que la mort nous sépare ? •
~ ☀︎ ~
...LEO...
J'ai froid.
Je suis exténuée.
Et j'angoisse.
Toujours assise à l'arrière du 4x4, je regarde les deux soeurs discuter alors qu'il nous reste encore une demi-heure de route. J'ai réussi à dormir et pourtant, je ne me sens pas plus ressourcée que ça. Grâce à la morphine, les douleurs se sont apaisées mais à cause de ça, je me sens dans les vapes. Je ne sais pas vraiment pendant combien de temps ça va faire effet mais je n'aime pas vraiment cette sensation de plénitude forcée dans laquelle on m'a plongée. J'ai l'impression d'avoir été obligée d'avaler l'intégralité de mes anxiolytiques.
Malgré l'analgésique, mon cerveau continue d'être très créative en matière de scénarios parce que personne ne m'a donné une raison de faire taire mon pessimisme en m'annonçant que les garçons vont bien, que Bogdan va bien.
Je soupire et pose ma tête sur la portière.
Je me demande si c'est vraiment terminé ou si quelque chose d'imprévu va encore m'arriver.
J'essaye de me convaincre que tout sera bientôt fini depuis que nous avons dû nous arrêter pour que Emilia réponde à un appel de Natale qui voulait avoir une preuve de la captivité de Tatiana. Je me repose sur ce coup de fil pour me dire qu'ils ont dû réussir à soumettre Vassili Orlov à leurs volontés.
Je n'ai jamais vu cet homme. Même pas en photo. Et je me demande à quoi il ressemble. Je me demande ce qui fait de lui un homme terrifiant. Je me demande ce qu'il va me dire quand j'irai lui parler. Parce que je compte bien lui faire face même si l'idée même de me retrouver à côté du parrain de la Sem'ya, celui qui a envoyé les As pour nous tuer ma soeur et moi ou pour nous intégrer à son organisation criminelle, me tord les boyaux.
Et une part de moi se dit que ma culpabilité par rapport à la mort de ma soeur s'envolera peut-être en le voyant, lui et sa cruauté, lui et ses airs sombres, en observant Bogdan lui faire payer les morts qu'il a causées.
Même si je ne suis pas certaine de réussir à encaisser la violence dont Bogdan fera sans doute preuve.
— On est arrivé, trésor.
J'ouvre brutalement les yeux. Je ne me suis même pas rendue compte que je m'étais rendormie. Je me redresse et regarde par la fenêtre le large terrain qui s'étend devant mes yeux puis je tourne ma tête vers le pare-brise qui me laisse découvrir la grandeur de la maison qui se trouve devant nous. On dirait presque un château. Et dire que les garçons ont appelé ça la maison de vacances de Dmitri Arkadiïevich. C'est ça, une maison de vacances de mafieux russe ? C'est vraiment immense !
Je m'extasie devant cette bâtisse et quand nous nous arrêtons dans l'allée, je remarque les berlines grises et les BMW noires garées devant la maison. J'ai une bouffée de panique en voyant les véhicules gris mais les cousines Mancuso me rassurent en me disant qu'il s'agit des voitures des Russes qui se sont opposés à Vassili. Mon stress redescend d'un cran.
Puis mon coeur fait un bond quand je vois un homme fumer assis sur les marches du perron qui se lève d'un coup en nous voyant arriver.
Je me mets à pleurer. De soulagement. De joie. Je ne pensais pas que voir Rayle vivant me provoquerait ce genre d'émotions violentes.
Je n'attends pas que les filles coupent le moteur pour sortir de la voiture. J'ouvre la portière et en oubliant momentanément que je suis blessée au mollet, je me dirige le plus vite possible vers le Canadien qui jette sa clope par terre et court dans ma direction. Fiasko me suit, tout aussi excité. Et je suis surprise de voir que Rayle dépasse sa peur des chiens pour venir me percuter et enrouler ses bras autour de moi.
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Cruelle Virtuosité | T1, T2 & T3 | TERMINÉ
ActionBrûlée. Traumatisée. Dégoûtée. Voilà les mots que Leora Lane utiliserait pour se qualifier. Depuis l'incendie qui lui a ravi ses parents ainsi que sa confiance en elle, Léo se contente de suivre les aléas de son existence sans prendre de réelle déc...