Cruelle Virtuosité | T1, T2 & T3 | TERMINÉ

| CHAPITRE 4 | 🔞

• Déchets ménagers... déchets humains...
on s'en débarrasse de la même façon et ça arrange tout le monde, non ? •

~ ♠︎ ~

...DAN...

Mains dans les poches, je fais un signe de tête aux hommes de la sécurité qui viennent de virer mon ami du French Touch alors que ces derniers retournent à l'intérieur du bâtiment, exaspérés par le comportement du brun qui marmonne des insultes et brandit un doigt d'honneur virulent en leur direction, le regard noir.

— Faites attention à ce qu'il rentre sans créer d'autres problèmes. Il est ivre, m'indique l'un des vigiles.

Un léger sourire prend place au coin de mes lèvres. Je me contente de hocher une seconde fois la tête en sortant à mon tour sur le trottoir pour rejoindre le Canadien qui maudit le restaurant et tous ces clients, dans l'exagération la plus totale.

C'était difficile mais je me suis retenu de dire que Rayle est parfaitement sobre et que s'il avait bu, sa victime du soir aurait terminé à l'hosto, à l'article de la mort, en train de regretter ses paroles et de supplier un quelconque dieu de le garder en vie. Un nez cassé, ce n'est rien du tout. L'homme s'en est tenu à bon compte.

— Qu'il aille se faire foutre, ce putain d'homophobe ! siffle Rayle en fouillant les poches de son perfecto noir à la recherche de son paquet de cigarettes.

Actuellement, Rayle est hors de lui et la seule chose qui puisse réussir à le calmer, à part le sexe, c'est la nicotine. Il sort vivement une clope et se la grille, l'expression toujours gouvernée par une haine vorace puis il pose son regard mauvais sur ma personne. Je suis toujours devant la porte close du restau, à l'observer avec un demi-sourire qui le fait serrer les dents et froncer les sourcils.

— Arrête de me regarder comme ça ! Je n'avais pas le choix.

— Tu n'as pas de sang-froid, tu veux dire, je souris.

Il me fusille du regard avant de se diriger vers une ruelle adjacente, un nuage de fumée planant autour de lui. Je jette un coup d'œil aux fenêtres du restau en continuant de sourire puis le suis jusque dans la pénombre de la rue.

Il faudrait vraiment que la ville investisse dans plus de lampadaires et de caméras de surveillance s'ils veulent réduire la criminalité de ce bled.

Je m'adosse à l'un des murs, en face de Rayle qui rumine encore sa colère. Il met toujours du temps à se calmer.

— Bon, qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

— Maintenant ? Puisque grâce à toi, on s'est fait virer de ce gentil petit cabaret romantique, on attend ici.

— On l'attend ? À quoi ça sert ? On n'est pas censé lui adresser la parole, ou du moins pas encore.

C'est vrai et ça me fait incroyablement chier mais Ils veulent faire ça en douceur, attirer l'attention de la chanteuse pour éviter qu'elle ne soit effrayée et ne disparaisse à nouveau... Ils veulent être à 100% sûrs avant d'agir. Si ça n'avait tenu qu'à moi, je serai aller lui parler dès qu'elle a eu fini de nous offrir sa belle prestation.

Pensif, je me remémore son incroyable silhouette et sa voix que je pourrai sans doute écouter chanter en boucle.

Presque aussi puissante que celle de Christina Aguilera et mélodieuse que celle d'Ella Fitzgerald, surtout pour la dernière chanson qui l'a fait briller.

Je souris pour moi-même en me disant que cette gamine a un potentiel qu'elle ignore complètement et qu'elle dissimule derrière un ridicule foulard.

J'aurai aimé faire plus que capter son regard.