| CHAPITRE 15 |

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•  Venge les morts et protège les vivants •

~ ♠︎ ~

...DAN...


Genou. Pour l'immobiliser, pour l'obliger à s'agenouiller. Les deux, pour être sûr qu'il ne puisse plus jamais se relever sans souffrir.

Dents, doigts. Pour qu'il ne soit plus identifiable, pour qu'il ne soit plus personne aux yeux de la police. Mais pour que ce soit évidemment plus efficace, mon poignard dévoilera le monstre qui sommeille sous le masque qu'est son visage d'aveugle. Scalpes, coupures... je ferai en sorte qu'il ne ressemble plus à rien, qu'il perde tout le charisme qu'il a un jour eu.

Dos. Côtes. Poumons. Je lui infligerai le même sort qu'il réservait aux traitres, à ceux qui lui avait fait honte, trop honte pour qu'ils demeurent impunis.

Gorge. Pour finir. Pour le vider de son sang comme on le fait pour les moutons. Pour qu'il meurt lentement après avoir longuement souffert pour mon simple plaisir vengeur.

Je souris en envoyant mon poignard en direction du mur qui plusieurs fois l'a accueilli. Les étapes de la torture que je vais infliger à Vassili Orlov s'ajoutent à mesure que le jour de ma vengeance se rapproche. Nous allons bientôt partir pour Saint-Petersbourg et mon cerveau devient de plus en plus imaginatif en matière de techniques de tortures. Je veux le faire souffrir, voir pour la première fois la douleur se peindre sur son visage à défaut de pouvoir la lire dans ses yeux d'aveugle. Je veux tenir la promesse faite à Sergueï, celle de le venger de la meilleure manière possible.

Je veux que ce soit parfait.

Je souris de plus belle en arrachant mon poignard du mur.

— Tu vas voir, Sergueï, Vassili va souffrir pour avoir participé à ta mort. Ivan et Sasha ne seront pas épargnés non plus.

— Tu parles tout seul ?

Je me tourne pour voir Léora et Fiasko revenir de leur balade. Le chien aboie avant de courir en direction de sa gamelle d'eau tandis que sa maîtresse m'observe depuis l'entrée, en retirant ses baskets. Je hausse des épaules, espiègle. Même si elle connait certains aspects sombres de ma personnalité, je ne pense pas qu'il faille que je lui partage les pensées qui habitent mon esprit en ce moment et qui me font dormir comme un vrai bébé. On pourrait croire que l'excitation m'empêcherait de dormir mais ce n'est pas le cas. Je dors parfaitement bien et je suis d'une humeur incroyable. Rien ne peut me mettre de mauvais poil.

À part, peut-être, un contretemps qui nous obligerait à rester plus longtemps dans ce foutu pays avec Natali à deux pas de moi.

Je ne supporte pas cette connasse.

— Je t'avais dit de ne pas t'immiscer dans leurs affaires, dit soudain Léo en s'installant dans le canapé.

— Oh, alors Rayle a réussi à vous rattraper.

— Sérieusement, Dan, tu n'aurais pas dû.

— Tu verras, ils me remercieront d'avoir joué aux entremetteurs, ricané-je.

Je me laisse tomber à ses côtés. Affalé dans le sofa, je laisse mon regard s'égarer sur son profil pendant qu'elle fixe les cordons de son sweat qu'elle triture, toujours aussi timide. Je souris mais très vite, je me mets à plisser les yeux en essayant de savoir ce qu'est la fameuse « surprise » dont Rayle m'a parlée. Ça fait plusieurs jours que je sais qu'elle me cache quelque chose et ça m'agace de ne pas savoir ce qu'elle fait. J'aurai très bien pu la suivre les jours où elle sort avec Natali mais j'étais trop occupé à rejoindre Natale et sa meute pour succomber à ma curiosité toujours aussi intense quand il s'agit de Léora Lane. D'autant plus que j'ai très peu envie de respirer le même air que cette garce russe.

Cruelle Virtuosité | T1, T2 & T3 | TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant