Cruelle Virtuosité | T1, T2 & T3 | TERMINÉ

| CHAPITRE 20 |

• Aujourd'hui, le maître mot, c'est l'adaptation •

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...RAYLE...

— Kidnapper Tatiana Vassilievna Orlova ?

Dan hoche la tête à l'intention de Natale Mancuso qui, assis sur un siège en cuir les pieds posés sur la large table autour de laquelle nous nous trouvons tous pour cette réunion de crise, réfléchit à la proposition que nous venons de lui faire. Son agacement s'est lu sur son visage dès lors où nous lui avons dit que nous allions avoir un problème. Voir que ses plans vont être mis en péril à cause de la fille de Vassili ne semble pas trop lui plaire. Du côté des Colombiens, c'est le calme plat. Adossé contre un mur, Jordi se contente d'écouter attentivement ce qui se dit et ce qui va se décider.

Kidnapper Tatiana n'est pas une si mauvaise idée. Elle pourrait nous servir de moyen de pression sur Vassili. Ça obligera plus facilement Vassili à nous suivre. Sa fille est comme son trésor même si je doute fortement qu'il mette de côté son business et sa vie pour sauver sa progéniture. Nous parlons quand même du parrain de la Sem'ya.

— Ça peut se faire, finit enfin par déclarer Mancuso.

Il se passe une main pensive dans ses cheveux pour se recoiffer avant de décroiser ses jambes pour passer cette fois-ci sa jambe gauche par dessus la droite.

— Et qui veut s'en charger ?

— Pas nous, je lâche. Elle sait qui nous sommes et elle se méfiera immédiatement.

— On le fera.

Toutes les têtes se tournent vers Jordi qui a à peine levé la voix pour s'imposer. Ses hommes de main le regardent avec un air bizarre tandis que le Géant Colombien se détache du mur pour s'avancer vers la table, le dos légèrement courbé. Ses pas sont d'une lenteur suffocante. Et quand il arrive vers nous, ses prunelles d'ambre se posent sur moi par hasard et je grimace. Je ne l'aime pas du tout, ce Géant à l'air morose.

— Ce n'est pas bien compliqué, capturer una niña comme elle. (Une petite fille).

— Il faudra neutraliser ses gardes du corps, lui fait remarquer Lucas.

— Tampoco es un problema, lâche-t-il en haussant des épaules. (Ce n'est pas non plus un problème).

— Ce que je n'aime pas, intervient tout à coup Natale, c'est que Vassili ait envoyé ces hommes-là ici. Il doit savoir quelque chose ou quelqu'un a dû vendre une partie de la mèche. Il ne faut pas qu'on reste plus longtemps ici.

— Bonne idée ! J'en ai marre de ce pays, surenchérit Hernán.

— On ne mettra pas beaucoup de temps pour récupérer la niña rusa, continue Jordi. On peut partir demain, comme prévu. (La petite fille russe).

— Et après, comment on fera ? demande Dan à Natale qui semble encore pensif et légèrement préoccupé.

Silence. L'italien met un temps fou avant de répondre. Et ça se comprend car la situation est délicate. Il nous faut un endroit où garder prisonnière Tatiana, laisser des hommes dignes de confiance pour la surveiller, gérer désormais trois choses à la fois : la rencontre à Saint-Petersbourg, le meurtre de Sasha et Ivan et maintenant la protection de notre nouveau moyen de pression. Mais il s'agit aussi de savoir comment Vassili a pu s'inquiéter de ce qui se tramait sur les docks suédois. C'est assez étrange, en effet.

— Tu es certain que Dmitri est toujours avec nous ? je demande tout à coup.

Natale lève les yeux vers moi. Je lis dans son regard le doute que je viens d'énoncer à voix haute. Il pense à la même chose que moi et ça ne sent pas bon. Si la traîtrise de Dmitri a été dévoilée à Vassili, nous n'avons plus d'alliés du côté russe et ça va être plus compliqué.