| CHAPITRE 28 | 🔞

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⚠️ Attention ⚠️
Ce chapitre contient des scènes particulièrement violentes.

— † — † —

• Frères •

~ ♠︎ ~

...DAN...


J'ai promis de le tuer.

J'ai promis que j'allais le faire souffrir.

J'ai promis d'être son pire cauchemar, son dernier souvenir sur Terre avant qu'il n'aille brûler en Enfer.

Et j'espère que pour une fois dans ma vie, je pourrai tenir cette promesse. C'est pour ça que je ne réfrène pas la haine, la soif de sang, cette violence qui sommeille en moi en permanence et que je la laisse bouillir dans mes veines, irradier ma raison et ma morale. Je grimpe les marches de l'escalier quatre par quatre. Derrière moi, Léora me suit sans difficulté en me demandant si je suis certain que c'est le bon immeuble. Je lui hurle que oui, sans me soucier des habitants qui peuvent potentiellement être alertés par le bruit que nous faisons et arrivé devant la porte de l'appartement que Sergueï a annexé, je ne réfléchis pas et donne un violent coup de pied dans le battant. Comme il n'était pas verrouillé, il s'ouvre d'un coup. Il va frapper le mur, me laissant passer. Je me précipite à l'intérieur et fais face à un calme plat tout à fait inquiétant. Pas du tout ce que je m'imaginais. Dans ma tête, je pensais que j'allais interrompre Matveï dans son monologue en lui fracassant le crâne de mon poing.

Au lieu de ça, je me retrouve face à un salon vide, victime, effectivement, d'un sacré bordel : les sofas et les murs sont criblés de balle, la table basse est complètement détruite, certaines fenêtres ont explosé, la moitié d'une ampoule pend au plafond... Je m'avance vers le centre du salon et ma respiration se bloque lorsque je vois le corps de Matveï couché sur le ventre, sur le tapis central à côté de celui de son fils qui est adossé à l'un des fauteuils, la main lâche reposant sur son abdomen. Je suis paralysé. Mon regard se bloque sur les blessures de Sergueï. Son t-shirt noir lui colle au torse, trempé d'un liquide poisseux qui sort de deux trous présents sur son ventre. Une flaque de sang s'est créée sous lui et sous mon regard absent, elle grossit.

— Oh mon dieu !

Léora se jette sur Sergueï et lui prend son pouls pendant que je reste debout, à le scruter, incapable du moindre mouvement.

— Il... il respire encore ! Mais... son coeur bat beaucoup trop lentement.

Elle se tourne vers moi et son expression se décompose lorsqu'elle voit dans quel état improbable je me trouve. Son sang coule abondamment. J'ai l'impression qu'il y en a partout. Sur ses cheveux, sur son visage, sur ses mains...

— Sergueï ! Tu m'entends ?

Léora essaye de le ramener à lui. Visiblement, ça fonctionne car il ouvre les yeux et c'est sur moi que son attention se pose. Il avait les iris aussi clairs ? On dirait qu'un voile s'est levé sur son regard. Parmi tout ce rouge, le bleu de ses yeux ressort bien trop. J'ai l'impression de faire face à un aveugle ou à un mourant. C'est bien possible que ce soit plutôt la deuxième option. Je penche ma tête sur le côté. Je ne dis rien. Je suis incapable de parler tandis que Léora s'active, paniquée, sans comprendre sans doute pourquoi je suis aussi calme.

Pourtant, je sens cette envie de violence grandir au fond de moi, comme lorsque j'ai commis mon premier meurtre. Et comme lors, mon coeur ne tambourine pas dans mes oreilles et mes pensées se sont calmées. Un seul besoin prime : libérer ma haine. Je sais reconnaitre quelqu'un qui va mourir. Jamais je n'aurai le temps de sauver Sergueï. Il a perdu trop de sang et je ne sais pas depuis combien de temps il est dans cet état. Faire des points de compression, le trainer jusqu'à notre fourgon volé pour l'emmener chez un médecin dans l'Illside... tout ça est inutile et vain. Et Sergueï le sait aussi bien que moi. Quant à Léora, elle découvre l'horreur.

Cruelle Virtuosité | T1, T2 & T3 | TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant