| CHAPITRE 4 |

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• Les problèmes ne se règlent jamais correctement lorsqu'on les affronte seul •

~ ♥︎ ~

...RAYLE...


Je le plaque contre la porte de son appartement sans craindre que ses voisins nous découvrent en train de nous embrasser intensément. Je ne le laisse respirer à aucun moment, presque comme si je voulais lui faire ressentir la sensation d'oppression, d'agonie que je ressens depuis que j'ai eu cet ordre de merde.

Tuer Bogdan.

Ça tourne dans ma tête, en boucle. Ça me donne la migraine. Je suis incapable de me sentir détendu depuis, bouleversé par cette mission impossible. Je ne peux pas le faire. Je ne peux pas ! Comment est-ce que je pourrai tuer celui que j'ai commencé à considérer comme l'un de mes meilleurs amis il y a maintenant presque quatre ans ?! Qu'est-ce qui leur prend à ces connards de Ruskofs ?

Je suis frustré, agacé, en colère. Effectivement, ça ne change pas de d'habitude mis à part le fait que coucher avec quelqu'un ou fumer réussit normalement à me détendre. Là, ça fait quatre jours que j'essaie tout : passer du temps avec Tom Lawson, coucher avec Tom Lawson, fumer comme un putain de pompier, boire comme un trou tout en accompagnant Sergeï à des combats à l'Entrepôt, frapper des gens sans raison... je suis retombé dans mes anciens travers. Grace à Vassili Orlov, j'avais réussi à canaliser ma violence pour ne l'utiliser que pour suivre ses ordres. Mais il y a à peine deux jours, j'ai pété la gueule à un gars qui a cru bon se moquer de moi dans une boite de nuit. Enfin... je crois qu'il se moquait de moi. J'ai dû me casser fissa pour éviter de me faire coffrer par les flics qui sont arrivés, ayant été appelés par l'une des amies de ma victime du jour.

Qu'est-ce que je dois faire, je vous le demande...

Si je ne tue pas Bogdan, je meurs. Si je le tue, je plongerai un peu plus avec mes démons.

Mais de toute façon, tu sais très bien que tu ne peux pas faire une chose pareille, Rayle.

Ouais, je sais. Merci de me le rappeler, conscience de merde.

— Tes clefs, je grogne en lui dévorant la gorge.

— Dans... dans ma poche, réussit-il à articuler malgré les gémissements que je lui provoque.

Si vous croyez que je suis en train d'embrasser celui que je suis censé considérer comme mon petit-ami pour notre mission, vous vous leurrez. Ce mec, qui s'accroche à moi comme s'il avait peur que le meilleur coup de sa vie s'enfuie, est un parfait inconnu que je viens de rencontrer dans une boulangerie. Qu'est-ce que je foutais dans une boulangerie, vous me direz ? J'en sais rien. Je crois bien que je voulais m'acheter un truc bien gras pour que je m'étouffe pour de bon.

Je plonge ma main dans la poche arrière de son jean et en revenant m'emparer de sa bouche, j'enfonce sa clef dans la serrure de la porte de son appartement. Je l'ouvre dans un temps record. J'appuie sur la poignée et l'entraine à l'intérieur avant de claquer le battant avec un coup de pied lorsque nous sommes entrés. Je le coince de nouveau contre un mur alors qu'il s'affaire à m'enlever mon blouson en cuir et moi son manteau.

Est-ce que je me sens coupable ? Pas vraiment. C'est pour ça que je me dégoûte. Tom est vraiment quelqu'un d'incroyable. Je ne sais même pas comment il fait pour s'attacher à une personne aussi abîmée que moi. Je suis désolé pour lui. Vraiment. Il devrait s'éloigner, oublier mon existence, me haïr, vouloir me buter. Mais Tom est trop gentil. Sa soeur ne cesse de me le répéter à chaque fois que je passe chez eux. Tom pardonne trop vite, Tom aime trop fort...

Cruelle Virtuosité | T1, T2 & T3 | TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant