| CHAPITRE 2 |

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• N'est-ce pas illégal de désirer autant quelqu'un ? •

~ ♠︎~

...DAN...


M'évader de cet asile a été plus facile que prévu. Je pensais que Rose Lane m'aurait repéré dès le début mais quand je l'ai vu arriver, la rage dans les yeux, j'ai su que c'était mon jour de chance et je n'ai pu réprimer un sourire qui n'a pas échappé à mon complice temporaire complètement terrifié. J'ai vu dans la crispation de ses lèvres qu'il voulait hurler à l'infirmière que c'était un piège mais c'est en voyant mon expression sereine et mesquine qu'il a compris que ce serait une terrible erreur. Intérieurement, je me sentais victorieux bien que ce n'était pas encore gagné. Aller jusqu'aux vestiaires a été relativement facile et j'ai eu le temps de récupérer tout ce qu'il me fallait en prenant soin de cacher mes mains pleines de sang aux gens que je croisais. Bon... il est vrai que je n'avais pas prévu de m'attaquer à qui que ce soit dans ma fuite mais... et bien, comment dire...

Je n'ai pas eu le choix. Voilà. Quand je me suis retourné pour sortir des vestiaires, la sirène d'alerte s'est mise à résonner au moment où je faisais face à deux infirmières. Pour la première fois de ma vie, j'ai trouvé l'usage d'un taser plutôt amusant. J'ai laissé les deux femmes inconscientes dans le vestiaire puis je me suis dépêché de sortir. C'était tellement la panique que ça a été plutôt aisé d'atteindre le portail dans la belle voiture de Simon le chanteur.

Ils auraient certainement dû savoir que je n'allais pas rester les bras croisés dans cet hôpital de merde, non ? Mais ils étaient si désorganisés, si paniqués que je me suis rendu compte que Rose Lane n'avait même pas pensé à renforcer ma surveillance après la visite de mon très cher papotchka. Et pourtant, Ivan a été clair : quelqu'un allait être envoyé pour m'éliminer, moi, la vermine dérangeante. Qui de normalement constitué serait resté tranquillement dans cette salle à rendre fou le plus sain des hommes en sachant pertinemment qu'un assassin professionnel allait venir vous tuer ? Personne. Pas même moi.

Moi, rendre la tâche facile ? Plutôt crever.

D'ailleurs, après la venue de Harley Atkins, je n'ai pas cessé de réfléchir et j'en suis venu à la conclusion très décevante que Vassili avait dû donner la mission de me tuer à Rayle. Sasha et Vassili nous avaient prévenu : si l'un d'entre nous devenait gênant, aucun autre agent de la Sem'ya que l'un des As ne devrait éradiquer la gêne.

Donner cette mission à Sergueï aurait signé son échec, étant donné que nous sommes amis depuis bien trop longtemps et qu'il m'avait dit, droit dans les yeux, avec son absence habituelle d'expression, que jamais il ne m'éliminerait, qu'il soit menacé ou non. Je l'ai cru. Parce que Sergeï a des principes auxquels il ne dérogera jamais, peu importe la pression qu'on lui met. Quant à Lucas... même s'il a été entraîné et qu'il a déjà tué, ce n'est pas un meurtrier et il est incapable de faire du mal aux gens auxquels il tient.

Et j'en fais partie.

Il ne restait plus que Rayle. Rayle, le Canadien violent qui en veut à la terre entière, plus égoïste que n'importe qui... quand j'ai compris que Sasha avait ordonné à Rayle de me tuer, j'ai eu une violente envie de lui tordre le cou, à cette vieille mégère.

Peut-être que je finirai par le faire, un jour...

Ainsi, tout cela justifie-t-il mon évasion. Je ne pouvais pas rester calme. Je devenais cinglé. On peut me torturer, me punir à l'infini mais me tuer...

La Mort serait la pire des punitions.

Et Vassili, ce putain de connard qui se prend parfois pour mon père, le sait très bien.

Cruelle Virtuosité | T1, T2 & T3 | TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant