| CHAPITRE 30 | 🔞

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⚠️ Attention ⚠️

Ce chapitre contient des scènes pouvant choquer votre sensibilité et aborde le thème du suicide.





• M'as-tu pardonné ? •

~ ♠︎ ~

...DAN...


Je suis seul.

Je suis maintenant en face à face avec Vassili Orlov dont l'aspect me satisfait grandement. Assis sur une chaise, près de la table sur laquelle repose tout un tas d'objets que j'ai utilisé pour atteindre le summum de la douleur, je bois un verre d'eau en fixant le corps affaissé du Parrain.

Natale Mancuso s'est envolé avec ses cousines pour les Etats-Unis après avoir « profité » de mes séances de torture pendant deux jours. Jordi Cadalso s'en est allé depuis un moment, dès que nous sommes rentrés sains et saufs Lucas et moi parce qu'il devait continuer à gérer ses affaires en Colombie. Rayle et Lucas sont partis assez vite, en fait je crois qu'ils n'étaient déjà plus là lorsque j'ai commencé à découpé le visage de Tatiana. Peut-être même que Lucas est sorti pour ne plus jamais revenir parce qu'il devait aller vomir.

Ça fait maintenant quatre jours que je viens dans la dépendance avec le seul et unique but de faire payer toute la souffrance que j'ai endurée à Vassili. Même celles dont il n'est pas le source. Je l'ai utilisé comme un vrai punching-ball, une sorte de journal intime humain dans lequel j'aurai déversé toute ma frustration envers le père que je n'ai jamais eu, toute la haine et la déception que j'ai toujours ressentie à cause de ma mère, toute la tristesse et le chagrin qu'a causé la mort de Sergueï, toute la colère que je ressens à mon égard...

Toutes ces émotions néfastes, sombres, dévorantes m'ont toujours bouffé de l'intérieur et comme à chaque fois que je veux m'en débarrasser, j'ai fait du mal, j'ai pris le rôle du bourreau impitoyable et j'ai fait en sorte que Vassili et Tatiana passent par tout ce que j'ai ressenti en vingt-cinq ans et que je ressens encore.

— T'en as assez fait, non ?

Je cligne des yeux. Sergueï est debout à côté du corps de Vassili, mains dans les poches d'un pantalon banal et il contemple le parrain avec son air impassible habituel. Je me redresse d'un coup face à lui. Qu'est-ce que... je secoue la tête. Bordel, je suis en train de délirer. Il ne peut pas être là. Il est...

— Je suis mort, oui. Et tu sais que rien de tout ça ne me ramènera.

Je grimace. Il a braqué son regard bleu sur moi et me dévisage en silence. Il a l'air si réel que je suis à deux doigts de croire, vraiment, à la possibilité qu'il soit là, devant moi, en parfaite santé. Il n'a pas les trous qui lui détruisaient le torse quand il est mort, il n'est pas recouvert de sang, aucune marque de lutte ne colore son visage. Il paraît en parfaite santé.

— Ce n'est pas mon but, je réponds même si je sais très bien que je suis en train de parler tout seul.

— Alors pourquoi tu fais tout ça alors que je t'ai dit que tu n'avais rien à te faire pardonner ?

— Tu as dit ça ? Je ne m'en souviens pas, je lâche en haussant des épaules.

— Si, tu le sais. Tu t'en souviens très bien. Tu es juste en train de te punir, toi. Tu n'es pas du tout en train de me venger, moi.

Je fronce les sourcils. Mon regard se détourne de Sergueï pour se poser sur Vassili, inconscient.

Sa tête disparaît sous un bandage que je lui ai fait pour qu'il ne meure pas tout de suite - même si ça ne saurait tardé - parce que le scalpe de son visage à l'expression hautaine insupportable gît dans un sceau, dans un angle de la pièce.

Cruelle Virtuosité | T1, T2 & T3 | TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant