| CHAPITRE 1 |

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• Les gens rêvent pour oublier la lueur de folie qui vit en chacun de nous.
Qu'arrive-t-il à ceux qui ne peuvent pas dormir ? •

~ ☀︎ ~

...LÉO...


Je crois que je suis une espèce de chouette humaine. Un animal nocturne plutôt que diurne.

Mon métabolisme doit être conçu d'une manière différente que celle des autres humains.

Je ne vois pas d'autres explications au fait que mon cerveau reste bien éveillé, incroyablement énergique lorsque la lune brille et tout à fait endormi et paresseux quand le soleil brûle les rues de la ville.

C'est ça, je suis une chouette.

Qu'est-ce que c'est chiant... j'ai beau avoir demandé un nouveau cerveau à tous mes Noëls, je ne l'ai jamais eu. Je crains fort que cela soit inutile.

Peut-être que la Nature a un sens de l'humour particulier que seuls les plantes, les arbres et tout l'écosystème sont capables de comprendre. Moi, il m'échappe complètement.

Pour la quarante-septième fois, je bascule sur mon flanc droit, la main sous l'oreiller, les yeux grands ouverts fixant un point plus clair dans l'obscurité.

Quarante-sept. J'ai compté depuis que je me suis couchée, vers vingt-deux heures.

Je soupire et ferme avec force mes paupières, comme si ça allait me permettre de les sceller pour le reste de la nuit qu'il me reste.

Je finis par les rouvrir, abattue et me retourne, face à mon réveil qui affiche les foutues minutes en rouge, me rappelant que je ne suis pas fichue de m'endormir et d'avoir une bonne nuit de sommeil comme tout le monde.

Quarante-huit.

Il est six heures quarante-huit du mat'.

Ironie ? Possible.

J'abandonne. Je me laisse tomber sur le dos et scrute le plafond. Je suis d'autant plus enragée quand me parvient toujours la respiration de Fiasko, couché dans son panier près de la fenêtre.

Depuis que je me suis couchée, résolue à dormir correctement, il est là, à roupiller comme un loir alors que je me contente d'imiter la chouette. Je me redresse et contemple le corps endormi de mon chien. Il a l'air paisible.

Connerie d'insomnie.

Je rejette un coup d'œil à mon réveil et me rends compte que ma sœur va bientôt rentrer de son boulot alors que je vais devoir me lever et me préparer pour me rendre à l'université. Et, très blagueur, mon corps décidera à ce moment-là de me faire ressentir une fatigue incroyable et impossible à combattre.

C'est toujours comme ça.

Comme prévu, j'entends la porte d'entrée s'ouvrir et les premiers pas de mon aînée résonner malgré tous ses efforts pour être discrète. Elle sait pourtant très bien que je suis insomniaque et qu'il y a très peu de chance pour qu'à cette heure, je sois dans un profond sommeil mais elle continue de rentrer à l'appartement sur la pointe des pieds, pensant à la possibilité que Morphée ait enfin eu raison de moi.

J'ai comme l'impression que ça n'arrivera jamais.

Je décide de m'enfoncer dans mon matelas, mains liées sur le ventre et écoute chaque bruit que fait Rose en m'imaginant ses mouvements dans le salon.

Peut-être que si je me concentre sur un truc aussi ennuyant, j'arriverai à grappiller... genre... dix minutes de sommeil ?

Qui sait. L'espoir fait vivre, à ce qu'on dit.

Cruelle Virtuosité | T1, T2 & T3 | TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant