Cruelle Virtuosité | T1, T2 & T3 | TERMINÉ

| CHAPITRE 14 |

•  Le choix de la raison ne sera jamais aussi exaltant que le chemin que voudra prendre le coeur •

~ ☀︎ ~

...LEO...

Ce matin, en me réveillant, je ne suis pas parvenue à savoir comment je me sentais réellement suite à ce qui s'est passé cette nuit. Je me suis levée à la fois soulagée de ne plus avoir à cacher à mon aînée la présence du Virtuose dans notre appartement mais je me suis aussi sentie embarrassée, je me suis sentie... plus qu'idiote en comprenant que la réaction de ma soeur aurait dû être la mienne face à mes propres agissements. Même si Rose a accepté l'aide de Bogdan qui est censé rechercher ceux qu'il appelle les As, elle demeure méfiante, ce que je ne suis pas le moins du monde et ce n'est pas normal. Comment puis-je donner si facilement ma confiance ainsi que la possibilité de me toucher et m'embrasser à quelqu'un que je ne connais quasiment pas, à un homme aussi dangereux que lui ?

Succomber à Bogdan ne m'apportera rien de bon. Ma soeur a raison. Je n'aurai pas dû l'embrasser. Je suis si stupide !

Je soupire en entrant dans ma chambre et balance mon sac sur mon lit avant d'aller ouvrir les rideaux pour faire rentrer un peu de lumière dans cette grotte sombre. Cependant, lorsque je me retourne, je découvre que je n'étais pas seule dans la pièce. Je me fige en voyant que Bogdan Loukianov est assis dans le noir, sur ma chaise de bureau, caché dans un coin de ma chambre.

— Mon dieu, j'ai failli faire une crise cardiaque !

— J'en aurai été très triste, me dit-il en souriant.

— Qu'est-ce que tu fais là ? Tu ne devrais pas être dehors pour contacter tes... collègues ? Et... tu n'as pas le droit de venir ici. Et si Rose te voyait ?

Hier, ma soeur a mis les choses au clair avec lui et elle m'a fait part du nouveau règlement mis en place seulement à son intention ce matin avant qu'elle ne parte travailler. Comme avant, il doit dormir dans la salle de musique, il doit toujours être dans le salon quand elle est là afin qu'elle puisse garder un oeil sur lui, il ne peut pas venir dans ma chambre, etc. S'il rompt l'une de ces règles, Rose a été très claire : elle lui tirerait une balle dans le ventre et le laisserait se vider de son sang sur le balcon.

Et bien... ça n'a pas duré longtemps avant qu'il ne lui désobéisse.

Ça ne devrait même pas m'étonner.

— Je me cacherai dans ton armoire, fait-il, moqueur. Là où sont cachées d'intéressantes choses.

Un lueur étrange fait luire ses yeux gris et je fronce les sourcils, perplexe quant à son insinuation. Enfin... jusqu'à ce qu'il me montre sa trouvaille. En une seconde, j'ai l'impression que mes joues fondent tant je brûle d'embarras. Paralysée, je regarde avec horreur le sous-vêtement en dentelle qu'il manie avec précaution, un rictus en coin. Mais... Mon dieu ! J'avais oublié cette... chose ! Comment l'a-t-il trouvée ? Et surtout pourquoi a-t-il fouillé dans mes affaires ? Je dois être rouge de honte.

— Remets ça où tu l'as trouvé !

— Il est magnifique. Je ne pensais pas que tu aurais acheté ça, dit-il en caressant la dentelle du bout des doigts, toujours assis tranquillement sur ma chaise alors que je me tiens devant la fenêtre. Tu es pleine de surprises, Léora.

Ni une ni deux, sans me demander dix milliards de fois si mon geste est judicieux, je me précipite sur lui pour lui enlever ma lingerie des mains. Bon sang, il n'a vraiment aucune gêne ! Qu'est-ce qu'il cherche à faire exactement ? Me faire mourir de honte ?! Mais comme s'il avait anticipé ma réaction, il se lève d'un coup au moment où j'arrive sur lui si bien que je le percute de plein fouet. Je ne me démonte pas pour autant et essaye de récupérer ce foutu bout de tissu mais ce psychopathe pervers s'amuse à le mettre hors de ma portée.