| CHAPITRE 4 |

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• Voilons-nous la face, c'est plus simple •

~ ♥︎ ~

...RAYLE...


En soufflant comme un buffle, je m'avachis dans le canapé du luxueux salon, interpellant alors Dan qui me lance un regard amusé depuis la cuisine.

— Qu'est-ce que t'as ? C'est le luxe qui te rend malade ? Toi ? Rayle Boswell, la princesse de Toronto ? se moque-t-il.

— Ah. ah. ah. Très drôle, je marmonne en levant les yeux au ciel.

Ça m'a fait du bien de me retrouver dans un environnement sain et propre. Je crois que si j'étais resté dans ces taudis miteux plus longtemps, je serai devenu fou. Même si j'ai passé les premiers temps de mon séjour ici dans d'autres draps que les miens, j'ai enfin un lit parfait au confort idéal qui me permet de dormir comme un roi et il y a assez de café pour nourrir toute une garnison dans la cuisine maintenant que je sors pour faire autre chose que me bourrer la gueule et aller en boite. J'ai tout ce qu'il me faut alors ce n'est certainement pas ça qui me rend de mauvaise humeur. Non. L'origine de mon agacement aujourd'hui porte le nom de Lucas Andréas José Bouchet. Depuis que j'ai passé un deal avec Bogdan selon lequel je devais parler avec Lucas, je n'ai pas cessé de le chercher ou d'essayer de lui parler mais tous mes efforts se sont terminés par des échecs cuisants. J'en suis alors venu à cette conclusion merdique : cet idiot m'évite. Je ne sais même pas pourquoi ! Et je ne peux même pas le lui demander puisque Monsieur a encore disparu de la circulation.

Un vrai putain de Casper.

Certes, je l'évitais aussi mais j'avais une raison. Quelle est la sienne, à cet abruti de Français ?

— Qu'est-ce que t'as ? me demande une nouvelle fois Dan un peu plus sérieusement.

Je le regarde s'asseoir en face de moi, verre rempli d'alcool en main. Il a une sale tronche mais il semble aller mieux depuis quelques jours. Malgré le sourire qui l'accompagne certainement depuis qu'il est né et qu'il s'efforce de porter, la dureté de ses traits hurle sa douleur. Il est encore plus flippant que d'habitude. Ses yeux gris sont perçants et bien trop vifs comme s'il avait pris de la drogue alors que Dan n'a jamais touché à ça de sa vie, sa mâchoire semble plus saillante à cause de l'absence de barbe et parce qu'il s'est mis  plus ou moins à jeuner à cause du deuil mais il n'a jamais autant dégagé d'ondes négatives. Je sens sa haine m'étouffer parfois. Il suffit que son esprit divague vers des fantasmes macabres pour que j'aie l'impression que la lumière du soleil se soit évaporée d'un coup, pour que l'oxygène ait disparu, pour que mon corps se recouvre de chair de poule.

Je ne l'avais jamais vu afficher un air aussi meurtrier.

Je n'aimerai pas être à la place de Vassili.

Lucas m'évite.

— Pourquoi tu dis ça ?

— Parce que c'est évident, je gronde, mauvais.

— Tu n'as donc pas réussi à lui parler. C'est vrai que j'aurai commencé à vous entendre vous engueuler à nouveau si ça avait été le cas, ricane-t-il.

— Je préfèrerai lui hurler dessus plutôt que de chercher en permanence un putain de fantôme.

Dan ricane en buvant le contenu de son verre cul sec. Il s'enfonce dans le dossier de son siège et pose un regard pensif sur ma personne, ce qui a tendance à me déranger grandement. Encore plus depuis que ses yeux sont si perturbants.

— Pourquoi il t'éviterait ?

— J'en sais rien, putain. Tu saurais pas où il est ?

Il secoue la tête puis hausse des épaules en posant son verre sur la table basse avant de se lever. Je le regarde se diriger en direction des portes qui mènent à l'immense terrasse.

Cruelle Virtuosité | T1, T2 & T3 | TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant