| CHAPITRE 10 |

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• Ton passé face à mon futur •

~ ☀︎ ~

...LEO...


Ses mains sont partout sur moi. Elles brûlent mon épiderme. Elles explorent une énième fois mon corps sans se lasser. Et ses lèvres ne quittent pas les miennes. Je m'enflamme. Je ne sais plus si ce feu qui grossit en moi peut être éteint. Dan a le pouvoir d'éveiller chacun de mes sens sans faire le moindre effort et il le sait. Son sourire arrogant en témoigne. Sous son regard espiègle, je rougis et ne peux rester plus longtemps impassible. Et il adore ça. Il adore me voir troublée à cause de son comportement, de ses paroles. Et je crois qu'il ne me plairait pas autant s'il n'avait pas cette éternelle lueur taquine au fond de son oeil argent.

J'agrippe sa nuque de mes mains et approfondit une fois de plus notre baiser mais d'un seul coup, je me retrouve les poignets plaqués contre le matelas. J'écarquille les yeux face à l'expression sombre que Bogdan affiche désormais.

— Dan ?

Ma voix s'étrangle dans ma gorge quand une douleur commence à se propager dans mes poignets. Il me serre trop fort. Bien trop fort. Ses ongles s'enfoncent même dans ma peau.

— Aïe ! DAN !

Il me fait peur tout à coup. Mon coeur s'emballe, non pas à cause du désir mais à cause de l'effroi. Je ne sais pas ce qui lui prend, je ne comprends pas son changement d'attitude et je me fige quand, alors que je m'apprête à l'interpeller à nouveau, l'une de ses mains se plaque avec violence contre ma bouche et que d'une voix menaçante, il déclare :

— Ferme-là. Je ne veux pas t'entendre.

Et sous mes yeux horrifiés, son visage se modifie. Ce n'est plus Dan qui se trouve entre mes jambes mais Matveï, le terrible Lynx qui hante mon esprit dès que je ferme les yeux et dont j'essaye de repousser l'image effrayante lorsqu'ils sont ouverts. Je panique. Je veux hurler mais sa main fait office de bâillon. Je me débats, je secoue mes jambes et tente de le frapper au visage de ma main libre mais la sienne qui reposait contre ma bouche revient emprisonner mon poignet.

— Ne bouge pas, mилая (pr : milaya). Tu n'as rien à craindre.

— LAISSEZ-MOI ! NE ME TOUCHEZ PAS !

Des larmes coulent sur mes joues. Un haut-le-coeur me submerge quand sa langue vient glisser sur mon visage pour récupérer ses gouttes d'eau salée, conséquence de l'horreur qui me retourne l'estomac. Je vais vomir. Je pleure et le supplie en essayant d'échapper à cette langue intrusive qui me lèche sans se lasser.

— Il est comme moi, ou pire, me murmure-t-il.

Et c'est en tournant la tête pour essayer de lui échapper que je vois que nous ne sommes plus seuls dans la chambre : Rose, Rina, Yoko et Natali se tiennent à la gauche du lit, en ligne, les unes à côté des autres et elles nous regardent. Je les implore mais aucune d'elles ne bouge.

— Je te l'avais dit, dit Natali.

— Les hommes de son milieu sont tous les mêmes, ajoute Yoko.

— Il est dangereux, soupire Rina.

Et au moment où je sens une douleur puissante irradier ma main droite, Rose lâche, l'air réprobateur :

— Tu as toujours fait les plus mauvais choix, Léokadia.

Je suis au bord de l'évanouissement quand je vois du sang imprégner les draps et s'écouler abondamment d'une partie de ma main.

Cruelle Virtuosité | T1, T2 & T3 | TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant