| CHAPITRE 3 |

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• Les bois ne sont terrifiants
que par les actions morbides qui y sont réalisées par les Hommes •

~ ☀︎ ~

...LEO...


Je me réveille en sueur, les yeux écarquillés, incapable de respirer. J'essaye de me concentrer pour reprendre une respiration convenable et ne pas m'évanouir. J'y parviens avec grand peine, une main sur ma poitrine, les yeux clos et des suites de nombres plein la tête.

Quand mon cœur cesse de battre comme s'il avait envie d'exploser, je soupire de soulagement.

Encore un cauchemar...

Après la soirée au restaurant de Tom, nous avons réussi à rentrer à mon appartement sans aucun problème en plus et épuisées, nous nous sommes écroulées sur mon lit en faisant très attention à ne faire aucun bruit. Rose dormait, ce qui m'a évité une dispute à vingt-trois heures.

Malgré cela, mon esprit a été perturbé à nouveau et je ne suis pas surprise que mon sommeil ait été troublé par un cauchemar de plus.

Insomnie quand tu nous tiens...

J'ai commencé à en faire de très violents cauchemars après mon accident qui m'a valu mes brûlures, des cauchemars qui me donnaient l'impression de mourir.

Rose venait toujours me calmer. Aujourd'hui, je sais contrôler ces crises, même quand elles me font perdre la notion de la réalité.

Je me frotte les yeux puis essuie mes joues lorsque je me rends compte que j'ai pleuré. Je baille et essaye de me redresser mais c'est peine perdue : je ne sais absolument pas comment nous en sommes arrivées à nous trouver dans une telle position mais Rina dort sur mes jambes ce qui fait que ma circulation sanguine laisse à désirer et Yoko croit visiblement que je suis son doudou.

Je souris.

Elles font peur à voir, ça doit être aussi mon cas d'ailleurs : leur mascara a coulé, leurs cheveux partent dans tous les sens, Rina ronfle et Yoko bave. Rien à voir avec l'image qu'elles renvoient le jour.

Je finis par regarder l'horloge et vois sans surprise qu'il est à peine une heure du matin. Contrairement à moi, les filles vont roupiller jusqu'à ce que leur réveil respectif sonne.

De mon côté, je crains que ma nuit ne soit terminée alors je pousse mes amies avec douceur et attrape un jogging, un sweat, un foulard et le téléphone de Rina pour quitter l'appartement afin de faire ce que je fais tout le temps quand je ne peux plus dormir.

Courir.

Mais avant, je prends mes amies en photo parce que ça en vaut la peine et me dirige vers le salon où je retrouve Fiasko qui dès qu'il m'entend, sort de son sommeil et relève la tête, interloqué.

Il quitte immédiatement sa place près de ma sœur, couchée sur le canapé pour me rejoindre. Je lui mets tous ses accessoires à contrecœur et me retrouve quelques minutes plus tard dans le froid nocturne qui me mord les joues.

Je fouille la poche centrale de mon sweat et me félicite d'avoir laissé un bonnet à l'intérieur. Il n'est pas là parce que j'y ai pensé mais bien parce que j'ai oublié de le ranger la dernière fois que je l'ai fourré dans mon sweat. Je l'enfonce sur mon crâne et marche dans le silence de la nuit avant de me mettre à courir.

C'est si apaisant de se balader dans la ville quand personne n'est là pour faire du bruit et troubler la nature. Je traverse mon quartier sous la lumière indécise des lampadaires et retrouve mon chemin favori qui mène au lac gelé.

Cruelle Virtuosité | T1, T2 & T3 | TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant