ENCORE UNE fois, maman m'a autorisé à sortir sans que je n'aie besoin de trouver tout un tas d'arguments. Cette histoire devient de plus en plus étrange. Je commence à me poser des questions quant à son état psychologique.
Ely vient de me déposer à la plage. La nuit est déjà en train de s'installer. Des torches illuminent la plage, plongée dans la brise fraîche de cette soirée d'automne.
Je sors de voiture après avoir salué ma sœur, puis j'entre dans l'enceinte de la plage. Je regarde à droite et à gauche, à la recherche de Laura, Rayane ou James. Mais la plage est vide, sans l'ombre de mes amis.
Je sors mon téléphone de la poche de ma doudoune. Même avec une doudoune je me les caille. Avant même que j'aie le temps d'envoyer un message à Laura, j'entends plein de bruits de pas derrière moi.
Je me retourne et souris en voyant qu'il s'agit de mes amis. Je les salue en tous en leur faisant la bise.
— Vous pensez que l'eau est encore chaude ? demande Rayane.
— Si nous n'y allons pas, nous ne saurons pas, je réplique.
Il me fait signe de monter sur son dos. Je m'exécute sans aucune hésitation. Il se met ensuite à courir jusqu'à l'eau, faisant exprès de faire mine de perdre l'équilibre.
— Je te déteste ! je m'exclame quand il fait encore une fois mine de tomber.
Il s'arrête juste devant la mer. Il n'a pas encore les pieds dedans.
— Vraiment ? demande-t-il.
Je descends de son dos.
— Tu sais très bien que je t'adore, je réplique en marchant jusqu'à la mer.
Je retire mes sandales et m'approche suffisamment de l'eau pour qu'elle touche le bout de mes pieds. Rayane m'imite.
— J'ai connu plus chaud, déclare-t-il, détournant le regard vers moi.
Je le regarde à mon tour. Quand je le regarde, mon souffle se coupe. Je ne sais pas si la chaire de poule que je ressens est liée au froid ou bien à la sensation que j'ai quand mon regard est encré dans le sien.
Nous regardons les derniers rayons du soleil se baisser, pour laisser place à la beauté des étoiles. Rayane et moi ne sommes plus qu'à quelques centimètres.
Sa main attrape doucement la mienne. Ma chaire de poule reprend de plus belle. Mais ce n'est pour me déplaire. Je ressens un tas de papillons dans le ventre et un sourire idiot est collé à mon visage. J'aurais beau essayer de l'enlever, il restera.
— Les couchers de soleil te vont bien, affirme-t-il en me regardant.
Mon cœur loupe un battement. Je me tourne afin de me trouver face à lui. La teinte orangée du ciel se fond dans ses yeux. Je ne peux pas détourner le regard de ces derniers.
— Rayane, je chuchote. Je te connais depuis deux mois et pourtant, j'ai l'impression de te connaître depuis des années.
Son nom est déjà gravé dans mon esprit, comme s'il l'avait toujours été.
— Tu me fais perdre mes mots, Orlane. Tu me fais tourner la tête. Et, je crois que mon cœur n'a jamais battu aussi vite devant une fille. Ou devant une personne tout court.
Je le regarde, attendrie.
Naturellement, nos deux visages se rapprochent. Ils se rapprochent jusqu'à ce que nos respirations se mélangent et jusqu'à ce que je puisse entendre les battements de son cœur.
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𝐋𝐎𝐒 𝐀𝐍𝐆𝐄𝐋𝐄𝐒
RomanceAprès le divorce de ses parents, Orlane se retrouve à suivre sa mère et sa fratrie jusqu'en Californie. Arrivée là-bas, elle n'a d'autres choix que de s'intégrer. Entre rencontres et déceptions, Orlane doit trouver ses repères dans cette endroit...