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CE SOIR, Rayane et moi nous sommes rendus dans un restaurant japonais. Je n'avais pas mangé de sushis depuis une éternité, ça m'a fait plaisir d'y regoûter. Ces mets sont délicieux.

  J'étais surprise quand j'ai appris que mon petit-ami n'aimait pas les sushis. Pour moi, c'est un aliment qui passe partout, que tout le monde aime. Je me suis trompée. Il a mangé des gyozas. Je n'avais jamais entendu parler de ces petites choses avant de venir ici. Et, je dois dire que c'est délicieux.

  Après le restaurant, Rayane et moi sommes rentrés à pied jusqu'à chez lui, sous la lueur des étoiles. D'ailleurs, je trouvais bizarre que nous n'ayons rencontré aucun lampadaire en chemin. Du moins, aucun lampadaire allumé.

  Nous sommes devant sa porte d'entrée, il cherche ses clés dans sa poche. Nous arborons tous les deux de grands sourires. Nous n'avons pas arrêtés de rigoler sur le chemin.

  — Purée, où sont ces clés ? râle-t-il en fouillant toutes les poches de sa veste.

  Je le regarde galérée, amusée par la situation. Sa sœur, Ashley, organise une soirée pyjama. Avant qu'il ne me rejoigne au restaurant, sa sœur lui a expressément demandé d'être discret en rentrant. De ce fait, dès que nous sommes arrivés devant la maison, nous nous sommes forcés à baissé le volume de nos éclats de rire.

  Avec lui, j'ai l'impression d'être pompette sans avoir bu une goutte d'alcool.

  — Ne nous fait pas camper devant la porte, je déclare narquoisement.

  Il m'adresse une grimace.

  Puis, il sort victorieusement ses clés de la poche de son jean.

  — Félicitations ! je m'exclame en attrapant sa tête pour l'embrasser.

  — Chut, ma sœur va me trucider si je fais trop de bruit, réplique-t-il en mettant fin au baiser.

  Il ouvre enfin la porte d'entrée. Il me l'ouvre et me laisse entrer en première. Une fois la porte fermée, je l'embrasse à nouveau. Il me rend volontiers mon baiser.

  Soudain, je me souviens de la première fois où je suis venue ici. C'était il y a un mois et demie et pourtant, les choses sont déjà bien différentes.

  Nous montons les escaliers en courant, main dans la main. L'euphorie du moment nous donne envie parler fort et de rigoler. Nous faisons notre maximum pour que cela ne se produise pas. Nous nous dépêchons d'entrer dans sa chambre.

  Aussitôt, nous nous changeons et nous glissons sous la couette. Il enfile ses lunettes qui sont posées sur sa table de nuit.

  — Tu es beau quand tu as l'air d'un intello, j'articule, essayant ouvertement de le draguer.

  — Vos techniques de drague ne marchent pas sur moi, Madame Highland.

  — Zut ! je réplique en me tournant afin de me retrouver dos à lui. Je me trouvais talentueuse, je marmonne, les bras croisés.

  Je l'entends sortir du lit. Une fraction de seconde plus tard, il est debout, de mon côté du lit. Il s'accroupit afin que nos visages soit au même niveau.

  — Vous êtes très belle quand vous faites cette tête.

  Un sourire s'installe contre mon gré sur mes lèvres.

  — Et quand tu fais celle-ci aussi.

  — J'aimais quand tu me vouvoyais, je chuchote. Je me sentais encore plus puissante que je me sens actuellement.

  Il pouffe de rire. Nos lèvres se rencontrent plusieurs fois de suite. Je l'aime tant.

  — Alors toi... Je n'ai jamais rencontré quelqu'un comme toi, assure-t-il le sourire aux lèvres.

  — Tu fais tout pour que mon égo explose ?

  Il hoche innocemment la tête.

  — Sache que ça marche.

  — Je n'en avais aucun doute.

  — Moi non plus, je n'ai jamais rencontré quelqu'un comme toi. 

  Nous nous embrassons à nouveau.

  — La vie est géniale quand on est bien entouré, il affirme.

  Je me décale afin qu'il se glisse sous les draps à mes côtés. Finalement, je prends sa place initiale.

  Nous passons le reste de la nuit à discuter et à rigoler.

[...]

  Au total, je dois comptabilisé quatre heures de sommeil. Je suis épuisée. Mais c'est pour la bonne cause. C'était une des meilleures nuits de ma vie.

  J'ouvre doucement les yeux et me tourne discrètement vers lui. Il baisse les yeux de son téléphone pour me regarder.

  — Tes cheveux, c'est une catastrophe, il déclare.

  Je soupire d'exaspération. 

  — Tu as passé une bonne nuit ?

  — Elle aurait pu finir en beauté si tu ne m'avais pas fait cette réflexion de crétin, je réplique en me levant du lit.

  Il se lève à son tour et arrive en face de moi. Il passe ses doigts dans mes cheveux.

  — Tu es magnifique, même avec les cheveux en désordre.

  Je lui adresse un regard attendri. J'aime la façon dont il me complimente sur tout et sur rien en même temps. J'aime la valeur qu'il me donne.

  Je me rends rapidement dans sa salle de bain et me change avant de descendre en bas, à ses côtés. Au rez-de-chaussée, nous retrouvons sa mère et sa sœur — son père étant déjà au boulot.

  J'adresse deux bises à chacune d'elles.

  — Tu dois être Orlane ? commence sa mère.

  J'hoche la tête en souriant. Il lui a parlé de moi, c'est trop mignon.

  — Enchanté, je m'appelle Elizabeth. Mais, je t'en prie, appelle-moi Elise. 

  Elle me fait signe de la suivre dans la cuisine. Elle ouvre quelques placards.

  — Tu fais comme chez toi. Sers-toi autant que tu veux.

  — Merci beaucoup ! 

  — De toute façon, j'étais sur le point de partir. Comme ça, vous pourrez être en tête à tête. 

  — Génial, répond Rayane, les mains dans les poches de son jean.

  Je vois sa mère lui faire de gros yeux. Automatiquement, il enlève les mains de ses poches.

  Puis, Elise et Ashley s'en vont. Rayane arrive derrière moi.

  — Il y en a assez pour tout un régiment dans ce placard, je commente sur un ton amusé.

  — Et encore, la moitié est dans le garage, réplique-t-il.

  Je pouffe de rire devant son air dépité. Cette soirée était géniale. Et cette matinée l'est tout autant. Chaque moment avec lui est inoubliable. 

𝐋𝐎𝐒 𝐀𝐍𝐆𝐄𝐋𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant